D’ordinaire assez sectaire avec les Républicains qui le bloquent à la Chambre des représentants, Barak Obama vient de nommer ambassadeur à Moscou le néoconservateur John F. Tefft. Explication, c’est un faucon de la nouvelle guerre froide, et l’un des grands organisateurs des « révolutions de couleur » qui ont déstabilisé ou visent de le faire les anciens satellites de l’URSS qui forment aujourd’hui le glacis de la Russie. Il a notamment intrigué en Ukraine, en Géorgie, en Lithuanie. Sa nomination sonne donc comme un défi sinon une provocation.
C’est à la lumière de cette nomination, et de l’offensive persistante de l’armée ukrainienne autour de Donetsk que l’on doit examiner la dernière déclaration de Serge Lavrov, le patron de la diplomatie russe, qui ne « suggèrerait à personne d’attaquer la Crimée ». Au moment où une escadre de l’Otan et une russe se regardent en chiens de faïence en mer Noire, Moscou entend mettre des bornes à l’avance américaine.