Protéger la grossesse
Force est de constater aujourd’hui que le futur bébé à naître est beaucoup moins en sécurité dans le sein de sa mère : l’avortement autorisé en France jusqu’à deux mois et demi de grossesse l’atteste tragiquement chaque jour alors que par ailleurs beaucoup de couples souffrent de stérilité et ne pourront voir leur éventuel projet d’adoption aboutir, tellement la procédure pour y parvenir est complexe. L’abandon de l’accouchement sous « x » favorise également cet avortement : la femme se sentant incapable d’élever son futur bébé et se culpabilisant généralement de l’abandonner, ne souhaite pas le voir à l’âge adulte ressurgir une seconde fois dans sa vie pour la culpabiliser de nouveau. Elle choisira donc l’avortement qui ne laisse pas de traces, si l’on peut dire.
Mais outre ces avortements volontaires, il en est d’autres appelés en langage médical « spontanés », plus connus sous le nom de fausses couches (FC), dont le corps médical est aujourd’hui encore bien en peine de comprendre toutes les causes. En effet, ils rerésenteraient 20 % de toutes les grossesses (voire 40 à 50% selon certaines sources si l’on inclut les femmes ayant pu en avoir un sans le savoir) et près de 50% d’entre eux quand ils sont à répétition (au-delà de trois en médecine) restent inexpliqués, faute d’analyses possibles ou suffisantes liées au faible développement de l’embryon ou du foetus. Alors une question se pose : pourquoi la médecine tend-elle à ne plus conseiller de traitement pourtant simple afin de tenter de les éviter : dose infime d’aspirine, progestérone naturelle et acide folique en particulier ? Parce que la vie humaine dès le début de la conception n’est plus une priorité pour le médecin, médecin par ailleurs souvent débordé en raison d’une centralisation de plus en plus grande dans les hôpitaux des services de gynécologie. Le serment d’Hippocrate est bien lointain… Un éminent obstétricien actuellement à la retraite confiait récemment que la « philosophie » actuelle des gynécologues consistait à ne rien faire généralement pour traiter les risques de FC, toute action étant susceptible de provoquer la naissance d’un enfant qui aurait un handicap à la naissance. Or ce même obstétricien certifiait que durant toute son activité professionnelle, il n’avait jamais rencontré de tels cas en proposant à des femmes à haut risque un simple traitement en tout début de grossesse. De même rappela-t-il que les longs parcours en voiture étaient déconseillés, en particulier au-delà de deux heures de trajet, ainsi que l‘activité professionnelle… ce qui laisse dubidatif sur les difficultés que des femmes enceintes rencontrent pour obtenir des arrêts de travail facilement, en frappant à la porte de plusieurs médecins. La Sécurité sociale ne veut augmenter son déficit par ces octrois d’arrêts qui seraient pourtant au service de futurs petits contribuables à naître !
Une femme – parmi d’autres heureusement encore – qui avait eu trois FC entre 37 et 38 ans lors des deux premiers mois de grossesse, bénéficia de ce simple traitement précédemment évoqué à base d’aspirine nourrisson et de progestérone naturelle, prescrit par un médecin encore indépendant d’esprit, et eut le bonheur ensuite de donner naissance à un bébé en pleine santé ! Certes il ne s’agit pas d’un traitement qui éviterait toutes les fausses couches, mais si déjà c’est le cas pour certaines, pourquoi le négliger ?
Cependant le plus triste, ce sont les délais d’attente pour obtenir parfois des rendez-vous médicaux suffisamment tôt : cette même personne, non la seule hélas, fut confrontée à ce souci. Après la naissance de son premier enfant, elle se retrouva de nouveau enceinte. Mais suite à son déménagement, elle ne connaissait aucun médecin dans la région excepté ceux qui lui avaient été conseillés : l’un en fin de carrière obligé de refuser les patientes et l’autre ne travaillant qu’à l’hôpital, dans l’impossibilité de la recevoir avant deux mois et demi de grossesse selon les dires des secrétaires débordées et intraitables. Or rappelons que la grande majorité des FC a lieu avant ce délai. C’est dire à quel point cette femme était désemparée et très inquiète. Heureusement, elle put suivre le même traitement que pour sa première grossesse, non sans quelque angoisse puisqu’elle retourna en voiture dans sa région d’origine heureusement proche. Il est triste de penser que si elle avait souhaité un avortement, on ne l’aurait pas fait patienter pour un rendez-vous pendant deux mois et demi…
Aussi, que conseiller aux personnes inquiètes par rapport à l’enfant qu’elles portent ? Simplement d’essayer sans découragement de se renseigner le mieux possible sur les médecins qu’elles consulteront, ou bien de se rendre au pire des cas aux urgences, même si ce n’est pas une partie de plaisir. Leur situation sera obligatoirement prise en considération et si elle présente des risques, une vie sera peut-être sauvée.