Avortement : Constitution, femme « contrainte » de quitter le Texas pour une IVG, le mensonge continue

Avortement le mensonge continue
Notre Dame des Innocents, Daphné du Barry


Effets pervers de la fin de la jurisprudence Roe v. Wade qui a rendu aux Etats, l’an dernier, le droit de fixer leurs propres lois en matière d’avortement ? C’est ainsi qu’on pourrait présenter la volonté française d’inscrire dans la Constitution la « liberté garantie » pour les femmes « d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse », ou encore la présentation médiatique de l’affaire de cette femme vivant au Texas qui se voit « contrainte » d’aller avorter dans un autre Etat alors que sa grossesse est « dangereuse ».

Non, il y a eu des effets heureux, à commencer par des vies sauvées : de nombreux Etats aux Etats-Unis ont imposé des restrictions à l’accès à un acte qui est toujours dangereux pour l’enfant à naître, visant à son élimination et donc à prendre sa vie. Une quinzaine d’entre eux l’ont même interdit presque totalement, comme le Texas, qui ne prévoit l’absence de poursuites qu’en cas de danger pour la vie de la mère ou pour une de ses fonctions physiologiques majeures.

On ne doit pas reprocher à ce qui est bon en soi la résistance qui lui est opposée par ceux qui choisissent le mal.

 

Inscrire l’IVG dans la Constitution alors qu’il n’y en a jamais eu autant

L’exemple français est tristement parlant. La présentation du projet de loi visant à inscrire l’IVG dans la Constitution a été faite ce mardi 12 décembre en Conseil des ministres par Emmanuel Macron, qui en a fait un objectif phare de son quinquennat. Le texte sera présenté à l’Assemblée le 24 janvier prochain et devra recueillir les 3/5e des voix de l’ensemble des parlementaires pour que la révision constitutionnelle soit acquise.

Le Salon beige observe opportunément que la date du 12 décembre est celle de la fête de Notre Dame de Guadalupe, qui laissa au Mexique son image sur le pauvre manteau du petit Juan Diego : l’image d’une vierge enceinte selon la symbolique maya, drapée de soleil et remplaçant l’horreur des représentations des divinités locales par la douceur et l’humilité de son regard. Elle est la patronne des enfants à naître ; elle est visée au cœur, et sans doute délibérément, par cette entreprise qui cherche à graver dans le marbre l’idole à laquelle on sacrifie tant de tout petits. La France a besoin de tout, sauf de cela : elle compte aujourd’hui un nombre record d’avortements annuels, 234.300.

 

L’avortement refusé au Texas, une manipulation mondiale

Aux Etats-Unis, une affaire d’avortement refusé fait la Une de la presse et le monde a les yeux braqués – à travers les médias dominants – sur ce retour à l’« obscurantisme ». On lit partout que la mère qui attend (ou attendait, peut-être l’avortement a-t-il déjà eu lieu) une petite fille handicapée atteinte de trisomie 18 risquait sa santé. La Cour suprême du Texas a décidé vendredi que l’autorisation d’avorter accordée par un tribunal contrevenait à la loi de l’Etat.

Kate Cox, enceinte de 20 semaines, ne risquait pourtant pas de mourir – en tout cas, pas plus que lors d’une grossesse normale – en portant l’enfant à son terme de viabilité, au demeurant presque atteint. Et s’il est vrai que la survie du bébé après sa naissance était très compromise, cela justifie-t-il de le tuer par anticipation, au moyen d’un avortement tardif cruel, avec ses propres dangers pour la mère ?

A y regarder de plus près, on comprend que Kate Cox aurait pu avoir été obligée de recourir à une césarienne ou à un accouchement par induction, et que c’est cette éventualité qui avait été retenue par un juge d’une juridiction inférieure pour « justifier » l’exception lui permettant d’avorter au Texas. Il était question de « danger pour sa santé » ou de « risque de problème d’infertilité ». Or il s’agit de procédures fréquentes dans le cadre de grossesses normales. Qu’on arrête donc de faire pleurer sur cette affaire dans les chaumières… c’est doublement indécent, pour l’enfant et pour toutes les mères qui choisissent de donner la vie, en acceptant le risque inhérent à la plus belle aventure humaine qui soit.

 

Jeanne Smits