Oubliés, la conquête de l’Amérique, le Siècle d’or, Velazquez, Goya, un héritage culturel et artistique gigantesque, l’Evangile porté aux confins du monde en même temps que la civilisation, la langue, l’art, l’architecture que l’Espagne a donnés de pays qu’elle a colonisés. Un historien d’Egypte, Mohamed Elhamy, a expliqué lors d’une émission diffusée par une télévision appartenant aux Frères musulmans et basée en Turquie, que l’Espagne n’a laissé aucune trace dans l’histoire de la civilisation, hormis au temps où elle était soumise à l’islam. La Reconquista, faut-il le rappeler, a chassé les derniers musulmans de la péninsule Ibérique en 1492, l’année même de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Cet événement, s’il faut en croire le soi-disant historien, a signifié la fin du rôle de l’Espagne dans l’histoire.
Il a fait ces déclarations sur Mekalemeen TV dans une vidéo qui a été mise en ligne et sous-titrée, depuis, par le site Memri. Mohamed Elhamy y évoque les « leçons » que l’on peut tirer de la « conquête d’Al Andalus », de la première d’entre elles étend qu’« il n’est jamais trop tard pour faire le djihad » puisque le chef des troupes musulmanes avait 80 ans lorsqu’il acheva son entreprise de conquête en Espagne.
L’Espagne n’a rien apporté à l’histoire de la civilisation !
L’Espagne – et c’est la seconde leçon exposée par Elhamy – « n’a laissé aucune trace sur la carte de la civilisation si ce n’est sous l’islam ». Auparavant, elle n’avait jamais été « l’une des capitales de la civilisation mondiale ». C’est seulement pendant les huit siècles de présence islamique qu’elle a brillé grâce à l’occupant musulman. Par la suite, « l’Espagne s’est de nouveau trouvée en dehors du cadre de la civilisation ».
Certes, reconnaît l’« historien », les Espagnols ont été les premiers à arriver en Amérique mais malgré « les montagnes d’or et d’argent » qu’ils y ont trouvées, « cela ne s’est pas traduit par une renaissance ».
Un historien musulman d’Egypte pousse le bouchon un peu loin
Ne pensez pas que Mohamed Elhamy ne connaisse pas la glorieuse histoire militaire de l’Espagne qui a su – comme la France avant elle, et plus tard l’Autriche – non seulement stopper la déferlante islamique mais la refouler. L’histoire de Lépante, cuisante défaite ottomane obtenue par l’intercession de la Vierge Marie et les chapelets que saint Pie V fit réciter à la chrétienté pour implorer sa protection et, dans l’ordre naturel, due pour beaucoup à l’engagement espagnol, lui est certainement familière. C’est même sans doute cela qui explique cette relecture de l’histoire, dictée par le ressentiment assurément.
Pire : le rayonnement de l’Espagne, par ses missionnaires, sa littérature, son énergie conquérante, à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières, aura été largement chrétien. Il faut croire qu’aux yeux d’un historien proche des Frères musulmans, c’est la preuve d’un obscurantisme que seul peut chasser la lumière d’Allah.