Hollande reconnaît l’abandon des harkis : l’aveu des assassins de gauche

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Invalides, ce dimanche : François Hollande et Nicolas Sarkosy lors de la cérémonie d’hommage aux harkis.

 
Deux présidents-candidats en exercice, Chirac en 2001, Sarkozy en 2012, ont déploré la responsabilité de la France dans l’abandon des harkis à leurs assassins du FLN. Mais François Hollande est le premier président officiellement de gauche à en faire l’aveu. S’il reconnaît le crime, c’est avec des intentions politiques précises.
 
C’est Jacques Chirac qui a créé la journée nationale d’hommage aux harkis. Voilà quinze ans, le 25 septembre 2001, il déplorait que la France n’ait « pas su, en quittant le sol algérien, empêcher le massacre des supplétifs de l’armée française », massacre qui fit selon les estimations entre 50.000 et 150.000 victimes. Il qualifia cet abandon de « barbarie », et reconnut une « dette d’honneur » de la France envers les harkis et moghaznis. Cette déclarations fit sensation : pendant quarante ans, depuis 1962, le crime avait été passé sous silence, minoré ou nié par l’ensemble de la classe politique, à l’exception de « l’extrême droite », des « nostalgiques de l’Algérie française », des « anciens de l’OAS » et du Front national, Le Pen étant le seul homme politique d’envergure à rappeler périodiquement le drame des harkis et le traitement indigne que leur avait affligé le gouvernement français, à l’initiative du général De Gaulle.
 

Les partisans de la France livrés à leurs assassins

 
Si l’on considère les choses dans leur ensemble, ce déni du pays légal englobait non seulement la majorité gaulliste mais la gauche, socialistes et communistes solidaires. Il s’étendait au sort des pieds-noirs, pour taire leur terrible déracinement et les meurtres qui affectèrent leur communauté dans les derniers mois de la guerre et à l’indépendance. Gaston Deferre, maire socialiste de Marseille et ami de François Mitterrand, conseillait aux rapatriés d’aller se faire pendre ailleurs et la CGT aurait volontiers rejetés à la mer ceux qu’elle nommait « fascistes ». Cette haine et ce mensonge s’étendaient aussi aux partisans et aux maquis du nord du Tonkin, dont l’abandon à la tyrannie viet-minh et aux colonnes infernales de la Chine populaire causa l’esclavage et la mort. Ce déni fut un acte politique grave et prémédité : on ne doit pas oublier que le Parti communiste et la CGT sabotèrent les munitions de l’armée française pendant la guerre d’Indochine et attaquèrent violemment des convois de soldats blessés revenus en convalescence en métropole.
 

Quand Chirac condamnait l’abandon des harkis

 
Après Jacques Chirac, un autre président candidat, Nicolas Sarkozy, devait lâcher, pendant les dernières semaines de sa campagne de 2012 : «  Rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser l’abandon de ceux qui avaient fait le choix de la France ». Et aujourd’hui, c’est au tour de François Hollande. Conformément à une promesse électorale, il reconnaît solennellement, dans son style en colle de nouille véritable, «  les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ».
 
Naturellement, la droite entière lui emboîte le pas, de Nicolas Sarkozy bien entendu à Bruno Le Maire. L’intention politique de tout ce beau monde n’est pas trop difficile à discerner. Sarkozy en particulier entend faire oublier ses précédentes déclarations sur nos ancêtres « les Gaulois ». Les harkis sont l’occasion de faire valoir la diversité française d’aujourd’hui : « A travers les harkis, c’est tout notre roman national qui s’écrit : celui des femmes et des hommes du monde entier qui ont adopté la France, ses valeurs, sa nation. Parmi eux, une place privilégiée est faite aux Français musulmans morts pour notre liberté et notre drapeau. » En quelque sorte nos ancêtres les harkis et les partisans hmongs de la haute région.
 

Hollande fils de gauche d’un père sympathisant OAS

 
Il y a sans doute aussi chez François Hollande une intention plus personnelle et plus profonde. Elle tient à son père, proche de l’OAS et de l’Algérie française. C’est bien à tort qu’on a jugé cette mouvance d’extrême droite et plus encore raciste. L’idéologie de la fraternisation du treize mai 1958, comme celle qui animait les combattants de l’union française en Indochine, est résolument antiraciste, impériale et intégrationniste (quelle soit réaliste ou utopiste n’est pas ici la question). Elle fondait la nation sur une communauté de destin et de volonté, volonté exprimée notamment par le sang versé. Elle s’opposait radicalement à celle, plus terrienne, et comportant un élément racial, du pré carré capétien, défendue par le général De Gaulle dans la phrase désormais célèbre «  Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne ». En rendant hommage aux harkis, en condamnant, lui homme de gauche, leur abandon, c’est en quelque sorte à son père que François Hollande rend aussi hommage, et justice. Il lui donne acte que « l’extrême-droite » défendait seulement, alors, la cause de l’humanité.
 

Hollande reconnaît le crime pour flinguer le criminel

 
Mais ce devoir filial est aussi un acte politique assez pervers, les déclarations politiques étant des fusils à tirer dans les coins. Il entre dans un processus de déboulonnage de la statue du commandeur qu’était devenu au fil des décennies le général De Gaulle. Grand diviseur des Français de son vivant, ayant servi à deux reprises à éliminer la droite nationale, celui-ci était devenu, une fois mort, un rassembleur. Chacun lui adressant son compliment, il figurait une sorte de père de la patrie. Or, la gauche s’est avisé du danger que cet état de fait représentait pour la diversité, depuis que certains, d’abord Le Pen, puis Morano, Ménard, et enfin le premier quidam venu, ont utilisé sa phrase sur les Français « peuple européen etc… ». Il ne fallait pas qu’un adage aussi résolument partisan des Français de souche conserve son autorité. D’où la nécessiter de déboulonner De Gaulle, de le criminaliser, de le pétainiser. Significativement, c’est Jacques Chirac, l’anti-De Gaulle, qui a lancé le processus. Dès 1995, en admettant la responsabilité de la France dans le sort des juifs durant la seconde guerre mondiale, il prenait le contre-pied de De Gaulle sur cette partie de l’histoire. Et par sa déclaration sur l’abandon des harkis, il s’opposait tout aussi radicalement à De Gaulle, à propos de l’action principale de sa deuxième vie publique, la décolonisation. Il l’accusait implicitement d’un crime, et même d’une « barbarie ». Quand Hollande reconnaît aujourd’hui ce même abandon, il achève la pétainisation de De Gaulle, et ce n’est pas un mince objet de réflexion que ce soit le rejeton de gauche d’un militant de l’Algérie française, militant lui-même d’une France bigarrée, qui le fasse.
 

La gauche responsable de l’abandon des Harkis

 
Maintenant que nous avons examiné pourquoi l’aveu du crime a été fait, reste à savoir pourquoi le crime a été commis. C’est une question qu’on ne pose pas d’ordinaire car la réponse gêne trop de monde. En Indochine, l’abandon des partisans peut s’expliquer, sinon se justifier, par la défaite de l’armée française, l’extrême fragilité du Tonkin que la Chine pouvait envahir à tout moment : dans ces conditions, l’exfiltration de centaines de milliers de catholiques vers le sud par la marine fut même méritoire. Mais en Algérie rien de tel. L’armée avait gagné militairement, l’ALN demeurait prudemment au Maroc et en Tunisie. Restait bien sûr l’énorme pression politique. A l’extérieur, celle que faisaient peser l’URSS et les Etats-Unis d’Amérique. A l’intérieur, celle que faisait peser la gauche anticolonialiste et bientôt tiers-mondiste, qu’elle fût démocrate-chrétienne ou socialo-communiste. Mais qu’est-ce qui a fait que le pouvoir gaulliste, que l’on nous disait fort, et qui fut d’une certaine manière implacable, a succombé à cette pression, abandonnant l’Algérie, Sahara et pétrole compris, à des prédateurs criminels qui la ruinèrent, y apportant la barbarie, la misère et la mort ?
 

Le déclin de l’Europe chrétienne, est la matrice du crime

 
Pour répondre à cette question, il faut donner un petit coup de zoom arrière. L’après seconde guerre mondiale, avec la conférence de San Francisco en 1945 fondant l’ONU et celle de Bandoeng en 1955 actant l’émergence des pays « non alignés », a vu le déclin général de l’Europe chrétienne sous le condominium américano-soviétique connu sous le nom de guerre froide. Dans ce cadre tragique, l’Europe allait perdre son rang, sa puissance et son âme, vendant son droit d’aînesse pour le plat de lentille décevant des fallacieuses « trente glorieuses ». La longue mise à mort commencé par la troisième république avec les deux terribles guerres mondiales allait aboutir avec les désastres de la quatrième et de la cinquième république. C’est une coïncidence symbolique que, mis à part les combats d’arrière-garde menés par le Portugal du courageux président Salazar, les guerres de décolonisation se soient terminées en 1962, l’année même où commençait le concile Vatican II.
 

L’aveu des assassins pour justifier leur nouveau crime

 
Une Algérie français aurait pu être concevable si, comme Charles de Foucault l’avait préconisé, on l’avait christianisée : la république maçonnique, anti-chrétienne, à l’inverse mena la France et l’Europe à l’abîme, à ce déclin démographique et politique qui engendre aujourd’hui leur invasion par les anciens colonisés. Aujourd’hui les héritiers des criminels d’hier ont tous avoué. Mais leur aveu est doublement fallacieux. Parce qu’ils rejettent le crime sur les autres sans en prendre leur propre part : Hollande, par exemple, ne veut pas voir que c’est l’idéologie de la gauche qui a causé le massacre des harkis. Et parce que leurs déclarations ne visent qu’à justifier un nouveau crime, celui qui consiste à opprimer et remplacer les peuples d’Europe par une invasion maquillée sous le nom de « diversité ». Les assassins d’hier, qui n’ont pas hésité à envoyer des centaines de milliers de personnes à la mort et à le nier, ne reculent pas aujourd’hui devant les mensonges qui leur permettent d’envoyer d’autres centaines de milliers de personnes à la mort.
 

Pauline Mille