Le rendez-vous du président avec les Français organisé par TF1 a mêlé comédie médiatique et téléréalité. François Hollande y tenait son rôle d’agent du mondialisme déguisé en chef d’Etat, les journalistes jouaient aux journalistes, et les invités ont figuré de leur mieux le pays qui souffre et se lève tôt. Le résultat, un rabaissement total de la France dans ses élites, ses médias, et son peuple, a réussi à masquer les vrais problèmes de l’heure et contribué un peu plus à la propagande mondialiste.
D’entrée de jeu, François Hollande a recherché la hauteur qui sied à son état, grâce aux morts de Sivens ou du Mali, grâce aux otages. Hélas pour lui, ni dans le style jugulaire-jugulaire, ni dans l’émouvant, il ne se montre une seconde convaincant. Il se montra cassant sans la moindre prestance. Il « n’acceptait pas qu’on puisse lui faire des reproches », tout en avouant qu’il « se cramponne depuis deux ans et demi ». Pathétique. Dans le genre proche, il ne fut pas meilleur. Il prenait des poses de démagogue caricatural, hochant tantôt la tête pour approuver ses interlocuteurs comme un acteur de muet, roulant tantôt des yeux en bille de loto. Plus grave, jusqu’à la dernière des conversations qu’il a eues avec quatre Français invités sur le plateau pour lui donner la réplique, il s’est roulé dans la familiarité la plus douteuse, rigolant niaisement avec un Hassen Hammou qui le remballait comme un balayeur et employait le mot merde sans être repris par personne. C’est bien pire que le « Casse toi pauvre con » de Nicolas Sarkozy, cette fois, c’est au président de la république française qu’un quidam a dit la chose, à peine en filigrane, devant des millions de Français (30% des parts de marchés).
Quand TF1 joue à faire du journalisme
Le journaliste Thierry Demaizière avait ouvert le bal sur le plateau de TF1. L’homme a fait la guerre du golfe et Tien an men, mais il pantoufle dans l’interview des people, Carla Bruni, Brad Pitt, Isabelle Adjani. Hollande est un client comme un autre, moins excitant quand même, sauf cette histoire de scooter, mais on ne le poussera pas dans ses retranchements. Demaizière a fait le job, service minimum. La même chose se remarquera pour l’interview final par Yves Calvi, l’homme sérieux à la tronche de grosse brute méchante. Il pose une question d’aspect dérangeant, mais ne la « suit » pas : il ne rebondit pas vraiment sur les réponses idiotes ou dilatoires de François Hollande, sur les erreurs de faits qu’une infographie un peu préparée mettrait en lumière aisément. Autrement dit ces journalistes intraitables servent la soupe, en faisant vaguement la moue. Ils n’obtiennent donc aucune réponse intéressante. Ils contribuent à peindre ce président pour les nuls en plus gris que gris. Ils figurent le journalisme d’interview comme une pancarte FORÊT D’ARDENNE figure la forêt d’Ardenne dans un décor de Shakespeare. On voit l’usure dans leurs yeux et la marque du collier sur leur glotte.
La cellule de communication de l’Elysée avait pourtant préparé quelques munitions pour son vieux poulain, quinze mille emplois aidés pour juniors, d’autres pour les séniors, gel de l’augmentation des impôts jusqu’à 2017. Mais cela donna un bien maigre feu d’artifices. Deux heures, c’est long !
Les nouvelles frontières de François Hollande
Alors François Hollande a tenté de faire rêver. Avec la France. Son exception. Son excellence. Sa place dans le monde. Tout le monde bâillait. Alors quoi ? Il y avait encore les grands chantiers. Avec Hollande, le chantier, c’est toujours maintenant. L’expo universelle. Les JO. Les tablettes informatiques dans les collèges. Les tablettes ! Voilà la nouvelle frontière que nous indiquait solennel le premier magistrat de France, chef des armées. Puis, avec chacun des Français venus lui soumettre leurs doléances, il a joué au chef guichetier de Pôle emploi, au chargé de mission à l’aménagement du territoire, au coach pour jeunes. Le tout avec son inimitable manque de talent. Tout sentait le fabriqué. Sauf peut-être le moment où il lança « j’ai fait tous les bistrots pendant trente ans quand j’étais élu de Corrèze. » Du pain bénit pour Laurent Gerra.
En Face, la France qu’on avait sélectionnée pour l’interroger ne valait guère mieux. Il y avait la chômeuse de plus de soixante ans, bien gentille, censée incarner le pays qui renonce, l’entrepreneuse familiale, qui figurait le combat des patrons courageux et disait quelques vérités mais jetait de côté des regards de lynx traqué, le gros jeune chômeur important, le col déjà bien pris dans son embonpoint de politicien radical socialiste, tel un Herriot du XX1ème siècle venu d’un peu plus au sud, et enfin la fausse paysanne ardennaise, emberlificotée elle aussi dans ses roueries politicardes. C’est ça la France ? La France de qui, pour qui ? La France pour quel destin ?
Ces quatre marionnettes médiatiques trouvèrent le moyen de ne poser aucun des problèmes fondamentaux qui se posent à notre pays et que le peuple français a parfaitement repérés. D’une part l’immigration, l’insécurité, l’identité, comme le mesurent deux faits, la popularité de Marine Le Pen, le succès de librairie d’Eric Zemmour. Et de l’autre, la crise économique et sociale, avec notamment ses conséquences sur le chômage et le pouvoir d’achat. Mais pas examinée au niveau du petit bureaucrate ou du Conseil général de la Corrèze. En allant au fond des choses. La politique mondiale, mondialiste, qui oblige toutes les frontières à s’ouvrir sans régulation afin de laisser passer les biens, les personnes, les us et les mœurs. La révolution des bernard l’hermite. Le pillage et la submersion du Nord par le Sud.
Derrière la téléréalité du président, l’agent mondialiste
La comédie médiatique que nous a donnée François Hollande avec l’aide efficace et complaisante des journalistes et des « quatre Français » était parfaitement réglée. Chacun tenait son rôle, comme dans toute bonne téléréalité. Les quatre fantassins de l’apocalypse française incarnaient la France touchée par la crise. Les journalistes figuraient des maïeuticiens chargés de traire la meilleure information possible. Et Hollande jouait avec un naturel touchant le président débordé, nul, pathétique. Alors qu’en réalité, ce super agent du mondialisme pouvait présenter à ses commanditaires un bilan sans faute. A mi-mandat, il a un peu plus détérioré l’économie française et accru sa dépendance financière, inféodé sa politique étrangère à Bruxelles et Washington, mené à marche forcée une révolution antinaturelle des mœurs et des lois conforme à l’idéologie maçonne, enfin avili comme elle ne l’avait jamais été la fonction présidentielle, et même, avec l’émission d’hier, l’image de la France tout entière, dont il poursuit la « riquiquisation », selon le mot heureux de Jean-Luc Mélenchon. Chapeau l’artiste : ce petit chose ridicule est le meilleur dynamiteur de la nation française