Identité numérique : le programme de l’ONU, « 50-in-5 », atteint les 30 pays inscrits

Identité numérique programme ONU
 

Le nouveau programme chouchou de l’ONU, « 50-in-5 », a triplé ses effectifs en deux ans, et se promet de remplir son pari : accélérer l’identification numérique, les systèmes de paiement rapide et les échanges de données dans 50 pays d’ici à 2028. En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 22 septembre, l’initiative 50-in-5 a fêté l’engagement de 19 nouveaux pays inscrits, soit 30 pays au total. Et l’Afrique sub-saharienne est tout particulièrement concernée.

Tout comme les grandes organisations officiellement philanthropiques, à l’instar des Fondations Rockefeller, la Fondation Bill & Melinda Gates ! Dès lors qu’il s’agit d’asseoir et d’augmenter le contrôle des populations, à quelque niveau que ce soit, elles sont présentes. Car l’infrastructure publique numérique dont « 50-in-5 » rêve la mondiale hégémonie n’est pas conçue pour aider les populations quoiqu’on leur en donne l’assurance.

Elle est pensée et organisée pour connaître tout de chaque personne. L’illusion de contrôle qu’elle donnera à ses utilisateurs n’aura d’autre pendant que le fait d’être absolument pisté. Comment ne pas imaginer le système social de crédit à la chinoise qui pourra s’en suivre, les restrictions et les interdictions qui, fatalement, en naîtront lorsqu’une idéologie (mondialiste) prédomine ? Ils n’ont que le mot « inclusivité » à la bouche, mais c’est tout l’inverse qui se passera pour ceux qui ne la partageront pas.

 

L’identité numérique est un bien public, nous dit-on : le Covid le prouve

Le 22 septembre, à New York, une ribambelle de ministres a appelé à une identité numérique interopérable sur l’ensemble du continent africain, rapporte le média en ligne The Sociable, mais aussi dans le reste du monde. Le ministre nigérian a dit tout son rêve d’un système qui suivrait et retracerait les « événements clés de la vie » de chaque citoyen, du berceau à la tombe : vaccins, scolarisation, bourses, assurance maladie, enregistrement d’entreprise, déclaration des impôts, etc.

Le vice-Premier ministre ukrainien s’est vanté de ce que son pays ait réussi à construire « l’Etat sur smartphone » grâce à l’application DIIA, qui compterait 23 millions d’utilisateurs. « C’est l’effet combiné de la numérisation des services sur la lutte contre la corruption et l’économie. (…) Depuis son lancement en 2020, les Ukrainiens et l’Etat ont économisé environ 4,5 milliards de dollars », affirme-t-il.

La date de 2020 revient constamment : la crise du covid a été un élément déclencheur – on penserait bien aussi à un prétexte. En 2023, lors du lancement de 50-in-5, le ministre togolais avait expliqué que « la lutte contre la pandémie [était] devenue une véritable question d’utilisation des outils numériques pour gagner en efficacité ».

Peu ou prou, c’est ce qu’avait déclaré le ministre ukrainien du Numérique, en 2021, à l’occasion d’un sommet du WEF : « La pandémie a accéléré nos progrès. (…) Les gens n’ont d’autre choix que de faire confiance à la technologie. Nous devons créer un produit si pratique qu’il permettra de bousculer les stéréotypes, de surmonter ses peurs et d’utiliser une application conçue par le gouvernement. »

 

50-in-5 : progresser vers « la réalisation de tous les objectifs de santé et de développement »

Mais il n’y a pas que l’Etat à s’en mêler, et c’est bien l’ennui. Les instances mondialistes sont au cœur de la campagne 50-in-5, fruit d’une collaboration déclarée entre la Fondation Bill et Melinda Gates, le Programme des Nations unies pour le développement, mais aussi d’autres organisations toutes liées d’une façon ou d’une autre, aux Gates ou à la Fondation Rockefeller, décrit The Sociable. La ministre togolaise a d’ailleurs évoqué la plateforme d’identité modulaire open source gratuite (MOSIP), entièrement financée par Bill Gates. « Si vous regardez qui finance tout cela, ce sont essentiellement les mêmes personnes », avait dit Tim Hinchcliffe, responsable éditorial de The Sociable, dans un entretien passionnant traduit par RITV, il y a un an.

Certes, les objectifs affichés sont parfaitement humanistes. Lors du lancement de 50-in-5, Melinda Gates avait déclaré : « D’ici à 2028, plus de 500 millions de personnes supplémentaires disposeront d’une identité numérique leur permettant d’accéder plus facilement à l’emploi et à l’éducation, ainsi qu’aux services financiers, aux soins de santé et aux programmes gouvernementaux. »

Mais cette douce utopie est surtout un système multi-fonctions gagnant pour récupérer les données, contrôler et réglementer – et cela peut aller de votre empreinte carbone à votre passeport vaccinal, en passant par l’enregistrement de vos transactions financières. La vérification des identités, la protection contre les épidémies, le climat ou encore les cyber-attaques ne sont que des prétextes pour justifier une véritable « prison numérique ». Autrement dit, le confort présumé obtenu aura un sacré coût : celui de l’écrasement de la liberté individuelle.

 

La très mondialiste ONU, en quête d’une identité numérique de masse pour tous

Et le plus étonnant, c’est qu’ils ne craignent pas de l’affirmer ! Un rapport du WEF intitulé « Réinventer l’identité numérique », publié en juin 2023, dit à mots non couverts toutes nos craintes : « L’identité numérique pourrait affaiblir la démocratie et la société civile. (…) Les principaux risques sont l’exclusion, la marginalisation, la discrimination et l’oppression. (…) [Elle] détermine les produits, services et informations auxquels nous pouvons accéder – ou, à l’inverse, ceux qui nous sont inaccessibles. » Il évoque même « le risque de consentement forcé, en particulier parmi les populations vulnérables » ainsi que « la surveillance et la persécution d’individus ou de groupes ».

Il suffit de se rappeler ce qu’a provoqué un simple passeport vaccinal lors de la crise Covid… Des citoyens du monde entier ont été empêchés dans leur liberté de voyager, de travailler, de se déplacer, de faire du sport, d’aller prendre un café… L’identité numérique ne prévient en rien l’exclusion : au contraire, elle la prépare. Alors on vous dira qu’elle n’est pas obligatoire ? Mais on vous rendra la vie invivable si vous ne vous pliez pas. Que vous pourrez refuser le partage de certaines données ? Mais vous perdrez l’accès à certains biens et services.

Une fois pieds et poings liés, votre comportement pourra être modifié sans trop de difficultés : le système de crédit social chinois ne fonctionne pas autrement. Les « villes du quart d’heure », chères à Hidalgo, ne signifient pas non plus autre chose, sous couvert de vie parfaite : tout à proximité, et donc pas besoin d’aller plus loin… ce qui signifie à terme, interdiction d’aller plus loin !

Les mondialistes feront tout pour imposer leurs « outils du nouveau monde » selon les mots du créateur du système numérique indien. Le Premier ministre britannique Keir Starmer l’a d’ailleurs trouvé extraordinaire et voudrait le même outre-Manche… les critiques n’ont heureusement pas manqué.

 

Clémentine Jallais