La population de la Grande Bretagne à connu depuis onze ans une croissance vertigineuse, la plus forte de ces 70 dernières années : la cause en est un boom de l’immigration, comparable au baby boom 1945-1960. Une tendance qui inquiète les démographes britanniques.
L’office national des statistiques de Grande-Bretagne a publié mardi ses données de 2016. Ils montrent que la population du royaume a augmenté de 538.000 habitants en 2016, la plus forte croissance depuis 1947, ce qui porte la population à 65.648.000, le plus haut jamais atteint.
L’immigration vertigineuse fait la croissance de la population
Entre 2005 et 2016, la population de la Grande Bretagne a augmenté de cinq millions de personnes. Une croissance analogue avait été observée précédemment en 35 ans, de 1970 à 2005. Le rapport précise que « le solde migratoire positif reste la composante principale de la croissance de la population ». En effet, la croissance naturelle de la population, c’est-à-dire le solde entre les naissances et les décès, entre pour un tiers environ de la croissance totale, et l’immigration vertigineuse pour les deux tiers. Pourtant, l’augmentation naturelle de 2016 a été plus forte que la moyenne, les décès ayant connu une légère décrue à cause de l’épidémie de grippe, qui a frappé moins de vieux et plus de jeunes que d’habitude, occasionnant ainsi moins de morts.
En 2016, le solde de l’immigration reste « stable par rapport aux dernières années mais autour des niveaux record ». Il a atteint 332.300 en 2015, avec une immigration de 631.500 et une émigration de 299.200.
Le boom de l’immigration en Grande Bretagne est pérenne
Il s’agit d’une tendance lourde en Grande Bretagne, après deux brèves années au début des quatre-vingt-dix (92 et 93) où le nombre des départs l’avait emporté sur celui des arrivées.
Pour Alistair Currie, qui dirige des campagnes à Population Matters, une ONG caritative, ces données « reflètent une situation qui dure depuis maintenant de nombreuses années, où l’immigration est le facteur déterminant de la croissance de la population ». Et cela le préoccupe, car ce boom signifie « plus de pression sur tout ». C’est particulièrement sensible dans les régions côtières, en Angleterre proprement dite et à Londres, où la croissance vertigineuse de la population atteint 1,3% en un an (et dépasse 2 % dans certains quartiers). Des données qui inquiètent d’autant plus que la génération du baby-boom d’après-guerre a maintenant dépassé ses soixante-cinq ans.