L’Allemagne pense à un ministère des finances pour la zone euro, financé par un impôt européen

impôt européen Allemagne ministre des finances zone euro
 
Le magazine allemand Der Spiegel a affirmé samedi dernier que l’Allemagne était prête à discuter de la création d’un ministère des finances de la zone euro qui aurait son propre budget et qui pourrait prélever un impôt européen.
 
Un mois plus tôt, le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker a émis l’idée d’un contrôle commun plus strict des économies de la zone euro, allant jusqu’à imaginer, à terme, un trésor commun à la zone euro.
 
Dans un rapport publié en coopération avec la Banque centrale européenne et d’autres institutions européennes, Juncker a proposé une aide accentuée aux pays en détresse avec pour contrepartie une discipline plus sévère imposée aux pays qui ne réalisent pas leurs objectifs fiscaux.
 

Le ministre allemand des Finances prêt à transférer des revenus fiscaux à un ministre de la zone euro

 
En Allemagne, le ministre des finances Wolfgang Schaeuble, s’est dit ouvert à l’idée d’un transfert de « ressources financières substantielles » provenant de ses revenus fiscaux vers un budget de la zone euro séparé et indépendant.
 
Les 19 pays de la zone euro pourraient en effet transmettre une partie de leurs revenus nationaux vers le Trésor européen et créer une nouvelle taxe à cet effet. Le ministre des Finances de la zone euro pourrait également obtenir le droit d’ajouter une surtaxe aux impôts prélevés, ce qui reviendrait à la création d’une « taxe euro ».
 

L’Allemagne prête à créer un impôt européen pour financer le trésor commun de la zone euro

 
« Nous sommes prêts à discuter ces questions sérieusement », aurait déclaré le ministre allemand des Finances au quotidien allemand. Son porte-parole n’a ni confirmé ni infirmé l’information mais précisé que la discussion de la création d’une telle fiscalité indépendante avait débuté.
 
De son côté, le parlementaire européen Elmar Brok, l’un des membres influents du parti conservateur de la chancelière allemande, a affirmé que « la zone euro doit penser à sa propre taxe ».
 
Doit-on penser, en raison de la proximité temporelle des deux événements, qu’une fiscalité propre à l’eurozone sur laquelle elle aura la haute main soit une compensation obtenue par Allemagne après le « sauvetage » de la Grèce ?
 

Béatrice Romée