Incendie au Canada : la forêt qui n’intéresse pas l’écologisme

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On en parle enfin parce que la fumée arrive en France, mais cela fait plus de deux mois que la forêt brûle au Canada. Un incendie interminable, avant la saison sèche et chaude, qui a touché une surface équivalente à la région Occitanie. Pourtant cet incendie bien plus important que ceux qui touchent annuellement l’Amazonie, dont on parle tant, et dont Reinformation.tv a noté la progression, n’a pas eu beaucoup d’écho dans les grands médias. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas utile à la propagande de l’écologisme dominant.

 

Depuis mai, partout au Canada la forêt brûle

La forêt du Canada brûle depuis des semaines. L’incendie a commencé en Colombie britannique en mai, puis s’est étendu vers l’Est jusqu’au Québec. Il est toujours présent partout, a émis, estime-t-on, 160 mégatonnes de carbone et réduit en fumée 7.700.000 hectares de forêt, soit 77.000 kilomètres carrés. Du jamais vu au Canada. Cinq fois et demie la forêt des Landes. Ou, pour comparer à la forêt amazonienne, l’équivalent de la décennie 2009-2018 (Brésil, Bolivie, Pérou, Guyanes, etc). Et pourtant, les grands médias occidentaux ont mis du temps à réagir, et n’en font toujours pas leur principale préoccupation, alors que la déforestation de l’Amazonie est un marronnier. Ce sont surtout les photos de New York sous un nuage de fumée, et l’air pollué de Montréal qui ont fait réagir.

 

Au Canada, l’incendie ne peut être imputé aux méchants

C’est d’autant plus surprenant que la forêt canadienne (3.470.690 km2) est plus petite que la forêt amazonienne (6.700.000 km2) : incendie actuel a donc détruit plus de deux pour cent de la forêt canadienne, alors que l’incendie annuel de l’Amazonie détruit environ un pour mille de la forêt amazonienne. La raison du silence relatif de nos médias est simple : l’écologisme est un discours politique qui entend mouvoir les masses. Quand nos médias ont braqué le projecteur sur l’Amazonie, c’était pour dénoncer une augmentation des incendies qu’ils ont imputée aussitôt à « Jair Bolsonaro, président d’extrême droite du Brésil, lié au lobby du bœuf qui déforeste massivement pour produire de la viande et du cuir ».

 

L’incendie de forêt intéresse l’écologisme si, et seulement si…

Ils ne parlaient pas, au même moment, des incendies de forêts équatoriales dans d’autres régions du monde, en Afrique ou en Asie. Ni même des pics d’incendie en Bolivie, qui n’avaient rien à voir avec le Brésil ni Bolsonaro. Ils oubliaient d’observer qu’une grande part de la déforestation est due aux brûlis de l’agriculture vivrière. Ils masquaient surtout un fait capital, même en comptant avec le petit ressaut de l’ère Bolsonarienne, la surface annuelle déboisée et brûlée est entre deux et trois fois moindre que ce qu’elle fut dans les années 70, 80, 90, et au début des années 2000. L’analyse sérieuse d’un phénomène à la fois naturel et humain, l’incendie de forêt, est mis de côté pour faire une lecture idéologique de données soigneusement sélectionnées : il s’agit de diaboliser la viande et le développement grâce au mot extrême-droite.

 

Trudeau est un ami de l’écologisme, on va être discret

Au Canada, l’écologisme au contraire est d’une discrétion de violette, sauf à déplorer la haute teneur de l’atmosphère urbaine en particules fines. Pourtant, l’incendie en cours est, on l’a dit, d’une ampleur sans précédent. Et il a des conséquences plus préoccupantes qu’un incendie d’Amazonie : la forêt tempérée se régénère beaucoup moins vite que la forêt pluviale. Et le bon Justin Trudeau, qui gouverne, ne mérite pas qu’on l’embête. C’est un grand serviteur de la révolution arc-en-ciel. En visite en Islande, il n’a pas pu « quitter Reykjavik sans visiter la rue aux couleurs de l’arc-en-ciel ». Il est de toutes les repentances et de tous les accords sur le climat : quel bénéfice l’écologisme aurait-il à s’intéresser à l’incendie qui dévaste la forêt canadienne ? D’autant que l’on sait que la plupart des feux sont d’origine humaine : il n’est pas exclu que la catastrophe en cours profite à quelques-uns.

 

Pauline Mille