Inde : nous avons tout ce qu’il faut pour devenir un « atelier du monde »

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L’industriel indien Kumar Mangalam Birla vient de publier une tribune dans le Times of India où il plaide pour un nouvel essor de la manufacture en Inde. Il y voit le « chemin vers l’avenir » : « Nous avons tout ce qu’il faut pour devenir un atelier du monde », juge-t-il. Aujourd’hui, 15% du PIB de l’Inde correspondent à l’industrie manufacturière, contre 34% du PIB de la Chine, 31% en Corée du Sud et 22% en Allemagne.
 
L’essor du Sud-Est asiatique, appuyé sur une main d’œuvre abondante (pour l’instant…) et des salaires souvent très bas, voire misérables, a provoqué un « déplacement du centre de gravité économique du monde », estime Birla – et il serait temps que son pays en profite. Objectif : arriver à augmenter les activités de manufacture pour qu’elles représentent 25% du PIB.
 

L’Inde doit s’industrialiser davantage

 
Ce qui manque à l’Inde, selon l’industriel, pour devenir un nouvel « atelier du monde », ce sont la simplification administrative, les infrastructures énergétiques et de transport, et une formation à la hauteur permettant de faire « éclore les talents ». Par le biais de l’apprentissage notamment : les pays émergents n’ont pas vis-à-vis du travail manuel les mêmes préventions que les pays en voie de désindustrialisation comme la France – et le retour sur cet investissement de bon sens est rapide.
 
Birla note également les atouts de l’Inde : « le talent, la volonté d’entreprendre, les matières premières et un grand marché interne avec ses économies d’échelle ». Mais surtout, elle est riche de son « avantage démographique » : « Notre force de travail est jeune, et elle grandit bien plus vite que la population totale. L’Inde est dans la situation enviable de pouvoir fournir des ressources humaines, y compris au reste du monde. »
 

Un « atelier du monde » riche de sa démographie

 
Pour l’Inde, en somme, tout ira bien (tant que les politiques de contrôle de la population n’auront pas diminué son atout démographique), à condition de « déréguler » les rapports de travail et du prix de l’énergie, dans un contexte de bonne santé de l’excédent commercial et d’investissements étrangers au beau fixe, souligne Kumar Mangalam Birla.
 
Ce serait moins inquiétant si l’essor indien reposait moins sur la captation des tâches et des emplois « externalisées » par les pays comme les nôtres…