Faux, le changement climatique n’a pas causé les inondations en Europe

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Un phénomène météorologique qui sort de l’ordinaire et la presse se rue sur le bouc-émissaire habituel qui pourrait quasi tirer des couronnes de gloire de ces articles répétés, à savoir le changement climatique. Il faut bien trouver une raison à sa frayeur… Ainsi les récentes inondations, dues à la tempête Boris, qui touchent l’Europe centrale depuis le 14 septembre, n’auraient pas eu lieu si l’homme n’avait pas déréglé le climat avec son CO2. C’est ce qui ressort de toute la presse européenne, de France 24 à France Info, de manière encore plus lourde que dans Time dénoncé néanmoins à juste titre par le site ClimateRealism : l’hebdomadaire américain a eu, lui, la décence de marcher sur des œufs en admettant qu’il est « difficile d’établir un lien concluant entre cet événement et le changement climatique ». En Europe, on s’embarrasse de moins de précautions.

 

Une Europe centrale en proie à des inondations

C’est simple : il est tombé deux à quatre fois plus de pluies, en l’espace de quatre jours que dans tout un mois de septembre. La tempête Boris a tout d’abord touché l’Autriche et la Tchéquie, puis le sud de la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, avant de s’étendre à l’Allemagne, à la Hongrie et à l’Italie. Les images sont dantesques et personne n’aurait aimé avoir sa maison en bord de l’Oder polonais sorti de son lit.

Mais ce qui intéresse surtout ce petit monde, c’est le rôle qu’a joué l’homme dans cette affaire. Faut-il battre une nouvelle fois sa coulpe en maugréant contre l’inaction des politiques et en annonçant à l’humanité sa fin prochaine ? Autrement dit : « Le changement climatique [forcément anthropique] est-il à l’origine des inondations meurtrières en Europe ? », pour reprendre le titre de Time. « Les experts affirment que les inondations les plus graves qui ont frappé la région depuis au moins deux décennies s’inscrivent dans un schéma plus large d’événements météorologiques extrêmes », précise l’article.

Le site ClimateRealism répond clairement : non. « C’est faux. Rien dans les données n’indique un “schéma” d’augmentation de la gravité ou de l’incidence des inondations », assure l’auteur de l’analyse.

 

L’engouement pour les études d’attribution

Pour le professeur d’hydrologie à l’Université de Bristol, Paul Bates, cité par Time, il faut mener ce qu’on appelle une étude d’attribution. Cette discipline scientifique qui a cours depuis dix ans entend, de fait, poser un lien entre un événement extrême précis, inondation, canicule ou incendie, et le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines – un objectif, qui se révèle rapidement tendancieux puisque fatalement soumis à la propagande climatiste.

Très concrètement, nous dit ClimateRealism, « les études d’attribution comparent des modèles contre-factuels non vérifiés du climat et des émissions de la Terre, en supposant à l’avance que toute différence entre les modèles est due aux émissions de dioxyde de carbone d’origine humaine. Aucun des deux modèles ne représente le monde tel qu’il est réellement, et les modélisateurs supposent la conclusion avant qu’elle ne soit atteinte, en utilisant les modèles uniquement pour confirmer leur croyance préexistante. En conséquence, les modèles ne découvrent jamais rien d’autre qu’une influence humaine sur les événements météorologiques et suggèrent presque invariablement que les activités humaines ont probablement contribué à chaque événement étudié ».

D’ailleurs le professeur Bates affiche une confiance bien suspecte : « Chaque fois que nous réalisons une étude d’attribution, nous avons tendance à constater que les événements que nous observons ont été exacerbés par le changement climatique, et je suis presque sûr que ce sera le cas ici, mais nous ne le savons pas encore de manière concluante. »

 

Et le coupable est… le changement climatique !

Et ça n’a pas loupé ! La presse européenne a relayé la première étude d’attribution publiée par l’équipe de scientifiques du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement de l’université Paris-Saclay, dès le 16 septembre, qui a conclu que l’intensification de la tempête Boris, d’abord naturelle, était bien due à nos émissions de gaz à effet de serre.

Le réchauffement climatique d’origine humaine « intensifie les précipitations en augmentant l’effet de serre, ce qui réchauffe l’atmosphère et permet à celle-ci de retenir plus de vapeur d’eau », a expliqué le chercheur du CNRS en sciences du climat, Davide Faranda, qui a participé à l’étude. La vapeur d’eau est ensuite transformée en pluie à l’occasion d’épisodes plus intenses, que la chaleur de la mer Méditerranée couplée à la masse d’air polaire inhabituelle survenue en ce mois de septembre ont permis.

Pourtant, même le GIEC, chantre absolu du catastrophisme, ne va pas jusque-là ! Le 6e rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat indique qu’il n’y a encore aucun signe d’augmentation des fortes précipitations et des inondations pluviales. Mieux : selon lui, le changement climatique ne pourrait potentiellement avoir une influence sur les inondations qu’après 2050 – et ce serait dans le cas du scénario le plus extrême.

 

Les données disponibles ne montrent aucune tendance changeante

Pour ClimateRealism, « s’il est vrai que l’air plus chaud retient plus d’eau, cela ne se traduit pas directement par une augmentation des précipitations intenses. De plus, le réchauffement ne se produit pas de manière constante, même à l’intérieur des frontières d’un pays, certains endroits (comme les villes) connaissant un réchauffement plus important que les campagnes, qui peuvent même, dans certains endroits, connaître des tendances au refroidissement. Le réchauffement moyen mondial ne provoque pas de tempêtes régionales ».

Boris n’est pas un phénomène isolé, comme les pluies à Dubaï. Le Danube, qui a été à l’origine de la plupart des inondations en Europe cette année, a connu une crue encore plus grave en 1997. Des inondations similaires ont dévasté Budapest en 1838, et Vienne a toujours lutté contre son fleuve comme le montrent de nombreux épisodes historiques.

A force de vouloir prouver par A + B notre faute d’hommes épuisant les ressources de la Terre, ils n’hésitent même plus à friser l’affabulation, voire la contradiction. Comme cet autre directeur du CNRS, Christophe Cassou, qui a déclaré sur X : « Le changement climatique diminue la probabilité de former une tempête d’une telle intensité. Mais si elle se forme, le changement climatique en augmente l’impact car la goutte froide contient davantage d’eau potentiellement précipitable. »

Décidément, le changement climatique est omnipotent. Quoiqu’il advienne, il est la main cachée qui dirige….

 

Clémentine Jallais