2016 aura été l’année la plus sanglante à Chicago depuis 1996 avec près de 800 morts par balles. Selon la police, l’interdiction des armes, les manifs de Black Lives Matter et le laxisme judiciaire encouragent les gangs à tirer à tout va.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et ils parlent fort. 762 personnes tuées par balles (779 si l’on va jusqu’au 31 décembre, à en croire le Chicago Tribune), soit près de trois cents de plus qu’en 2015, sur un total de 4.385 victimes de tirs (+ 1.500). C’est plus que New York et Los Angeles réunis, et cela place Chicago au 201ème rang sur 218 grandes villes classées par degré de dangerosité. La police, selon son chef Eddie Johnson, est démoralisée, elle a peur d’intervenir et de faire son travail. Depuis que Rahm Emanuel (un ancien employé d’Obama à la Maison Blanche) est maire, six cents agents ont quitté le service. Emanuel promet d’en recruter mille pour l’année prochaine mais semble dépassé. Tant et si bien que Donald Trump, qui joue sur le velours, l’engage par voie de tweet à demander le soutien fédéral. Une manière de prendre date et de jeter une pierre dans le jardin d’un prédécesseur qui ne cesse de lui mettre des bâtons dans les roues : Chicago est la ville d’Obama, là où il a commencé sa carrière en tant que travailleur social auprès de la communauté noire défavorisée.
L’interdiction des armes augmente le nombre des morts
A quoi cette montée de violence est-elle due ? La cause la plus importante, à long terme, est l’interdiction de port d’armes par le citoyen de la ville. Elle remonte à 1982, et l’on a noté (Chicago Tribune) l’année suivante un bond de… 41 % des attaques par balles. Depuis 1990, la décision a été plus ou moins rapportée et aménagée, mais d’une manière si floue que l’équilibre, dans la rue, demeure nettement en faveur des gangs par rapport aux policiers et aux honnêtes gens. Car pendant que ceux-ci observent la loi et restent désarmés, les truands, eux, s’approvisionnent en armes illégales : la police en a saisi 8.300 de tout calibre en 2016, soit une augmentation de 20 % depuis 2015. Et ce ne sont pas les détecteurs d’armes dans les grands magasins ni les caméras de surveillances qui résoudront le problème. Pour Eddie Johnson, le chef de la police de Chicago, les gangs ont « peu de chose » à craindre de la justice, ils en parlent ouvertement comme d’une « plaisanterie ».
Les manifs anti-police engendrent une atmosphère mortelle
Face à des malfaiteurs sans frein, la police elle souffre particulièrement. Plusieurs dizaines de policiers ont été la cible de tirs, dont douze sont morts, en 2016. Là aussi, l’augmentation est brutale. Il existe une raison particulière. Eddie Johnson estime que les tueurs sont « encouragés par les manifestations » contre la police. La publication d’une vidéo en novembre 2015 où l’on voyait un agent de police blanc tirer sur un adolescent noir a tourné en boucle sur la toile et a nourri une campagne d’agitation et de propagande dont le groupe Black Lives Matter a été le fer de lance. Johnson estime que ses hommes n’osent plus faire leur travail de peur d’être dénoncés à leur tour par une « vidéo virale ». L’ancien chef de la police de Chicago, Garry Mac Carthy, qui a perdu son poste à cette occasion et n’est pas tenu au devoir de réserve de son collègue, dénonce carrément l’action de Black Lives Matter, la campagne de haine nationale et mondiale menée par des activistes relayés par les médias et « l’atmosphère politique anti-police » qu’elle a engendrée. Il rappelle les émeutes de Baltimore, Ferguson, Charlotte. Il aurait pu rappeler aussi la remise en cause des jugements des cours locales par l’État fédéral. Ou la participation d’hommes politiques en Europe à cette campagne révolutionnaire.
A Chicago, en 2016, les balles abattent 80 % de Noirs
Quel est l’objet de cette agitation ? Ce n’est ni la justice ni l’efficacité invoquées. Les associations qui manipulent la sensibilité populaire savent très bien que les policiers américains ne tuent pas proportionnellement plus de suspects noirs que de suspects blancs. Ils savent aussi, avec le recul de l’expérience, que le désarmement des citoyens n’augmente pas la sécurité mais a au contraire pour effet, on le constate sans ambiguïté, une hausse spectaculaire de la criminalité par balles. Et les Noirs sont les premières victimes du phénomène : 80 % des habitants de Chicago abattus par balles en 2016 sont des hommes noirs. Alors ? Alors les objectifs sont ailleurs, ils sont politiques.
L’instrumentalisation de la communauté noire, dite défavorisée, a été annoncée sans la moindre ambiguïté par Barack Obama au début de son premier mandat. Elle est d’ailleurs conforme à sa formation et à sa doctrine, puisque c’est un disciple du radical Alinski, pour qui la masse révolutionnaire est désormais constituée par les minorités défavorisés.
Derrière les armes et la police, la cible est la Constitution américaine
Dans ces mêmes commencements Barak Obama s’appuyait sur les injustices censément commises contre la communauté noire pour déduire qu’il était nécessaire de modifier une Constitution rédigée en d’autres temps, par des esprits anciens. Aujourd’hui, la Constitution américaine est l’objet, chez les progressistes américains, d’une suspicion générale : ils entendent la moderniser et l’adapter aux mentalités du temps. La campagne de haine menée contre les policiers tend à imposer un mensonge qui est l’inversion de la réalité, à savoir que c’est la détention et l’usage d’armes légales qui sont un danger pour la société. Elle entre ainsi dans un long processus de lobbying contre les armes à feu aux États-Unis. C’est bien, direz-vous, l’individu ne doit pas se faire justice lui-même, et puis les Américains ont un côté cow-boy fatigant ! Eh bien non, ce n’est pas bien, c’est le premier pas d’un projet totalitaire.
A Chicago et dans les manifs, c’est le totalitarisme qui s’avance
Passé le stade du cliché, regardons à quoi tend en effet la suppression demandée des armes à feu : comme on le voit à Chicago, au désordre, à l’insécurité, au meurtre, qui, par contrecoup, mettent le citoyen dans la main du pouvoir. Le désarmement ne vise pas à assurer la sécurité, il vise à contrôler les citoyens. Or la Constitution garantit au citoyen américain le droit de porter une arme pour se défendre. C’est l’une des libertés qu’il possède encore, l’une de ses supériorités sur ses cousins d’Europe, avec certains droits fiscaux, par exemple, ou encore l’Amendement Numéro Un qui garantit la liberté d’expression et dont l’absence se fait cruellement sentir dans notre propre Constitution.
Ce qui se joue en ce moment aux États-Unis n’est donc pas un psychodrame entre cow-boys, mais une véritable révolution lancée par Obama avec le concours de tout ce que l’établissement compte de radical, médias, juges et politiques, qui a pour but de réduire les libertés dont jouissent encore les Américains. Cela ne nous est pas indifférent, même si les États-Unis nous agacent, même si leur politique étrangère nous navre : car le mondialisme, qui se sert d’eux pour nous asservir, se sert aussi de la réprobation mondiale qu’il suscite avec nous pour les asservir eux, et nous mener tous ensemble vers le totalitarisme qu’il construit.
Pauline Mille