C’est un élément essentiel de l’architecture d’Internet, celui de l’attribution des domaines et de leurs noms, dont Barack Obama s’apprête à organiser la cession. Les Etats-Unis, à travers un organisme privé sous tutelle effective du gouvernement, l’ICANN, en assurent le contrôle effectif. Obama s’est engagé à céder ce travail à la communauté internationale : en pratique on voit mal un autre organisme que l’ONU s’en charger, et plus précisément l’UIT, l’Union internationale des télécommunications, comme nous l’écrivions ici. Des élus républicains du Congrès se mobilisent actuellement contre ce processus qui devrait s’achever d’ici au 30 septembre, soulignant les risques pour la liberté d’Internet qu’entraînerait une telle cession.
La cession de l’ICANN à un organisme onusien met en danger la liberté
L’ONU ne serait en effet pas la garante idéale de la liberté des échanges sur Internet : son responsable est le Chinois Houlin Zhao qui n’a pas manqué, à son arrivée en 2014, de souligner que les interprétations de ce que peut être une censure diffèrent légitimement d’un pays à l’autre. En Chine, en tout cas, l’Internet est très sérieusement verrouillé par le pouvoir communiste.
C’est le sénateur du Texas Ted Cruz – candidat malheureux à la nomination républicaine pour la course vers la Maison-Blanche – qui mène l’initiative contre le projet de Barack Obama. Jeudi dernier, il déclarait au Sénat : « Aujourd’hui notre pays est confronté à une menace pesant sur l’Internet tel que nous le connaissons. Dans 22 petits jours, si le Congrès n’agit pas, l’administration Obama a l’intention de céder l’Internet à un organisme international semblable aux Nations unies. Je me lève aujourd’hui afin de parler des dommages significatifs et irréparables que cette cession de l’Internet pourrait entraîner non seulement pour notre nation mais pour la liberté d’expression à travers le monde. »
Obama veut céder le contrôle d’Internet à la gouvernance globale
Il n’est pas seul : d’autres élus ont exprimé leur inquiétude en dénonçant le rôle qui serait dévolu à des « nations autoritaires » si les Etats-Unis devaient céder le contrôle d’Internet.
Outre les actions politiques, des actions judiciaires sont envisagées par les associations civiles cherchant à dénoncer « l’illégalité » du projet de Barack Obama. Il s’agit notamment de l’organisation TechFreedom qui conteste la cession du contrôle de l’Internet américain à des entités étrangères.
The New American accuse de son côté le plan Obama de ne pas favoriser, contrairement à ce qu’il prétend, un contrôle multilatéral d’Internet au profit de l’ensemble de ses utilisateurs. Dès 2014, le site montrait que sous prétexte de « gouvernance globale », le Brésil accueillait sous les auspices de Dilma Rousseff une conférence destinée à promouvoir ce contrôle onusien. Ladite présidente est connue pour avoir fait arrêter le responsable de Google au Brésil en 2012 : Fabio Coelho avait refusé de retirer une vidéo YouTube attaquant un candidat politique. Le Brésil, dans cette affaire, se trouve côte à côte avec des pays communistes islamistes qui réclament ouvertement une régulation autoritaire du Web. L’ONU elle-même est très demandeuse.
Des élus républicains aux Etats-Unis ont pris la mesure de la menace sur Internet
Les Etats-Unis ne sont sans doute pas la panacée, mais ils restent attachés à la liberté d’expression et avec tous ses manquements et dangers, l’Internet est un média qui permet à des sites comme celui que vous êtes en train de consulter d’être librement et universellement accessibles – hormis dans les pays qui pratiquent la censure. Une censure qui, devenue mondiale, s’en prendrait très certainement à ceux qui dénoncent la mondialisation, ses effets, ses racines, et sa dimension globaliste sur le plan spirituel.