Un logiciel de reconnaissance faciale capable d’interpréter les expressions du visage propres à chacun, et disponible pour tous : voilà le résultat de dix ans de recherches de l’équipe du Professeur Fernando De la Torre de l’Institut de robotique de l’université Carnegie Mellon. Jusqu’à présent difficile à utiliser autrement que pour reconnaître les visages sur une photo, via Facebook par exemple, en raison des importantes ressources informatiques mobilisées par cette technologie, elle sera désormais disponible dès février 2016 sur les Smartphones. IntraFace, une application rapide et efficace, intéresse déjà le secteur de l’intelligence artificielle en raison de son vaste potentiel.
La reconnaissance faciale pour tous – la détection des émotions en prime
Les chercheurs en médecine de l’université Duke utilisent déjà IntraFace pour détecter l’autisme chez les patients. Un nombre important de pathologies comme la dépression ou l’anxiété pourraient également être diagnostiquées à travers les expressions du visage. Intraface a publié une vidéo de démonstration qui montre comment un conducteur peut être alerté en temps réel s’il commence à quitter la route en se retournant pour « consoler » un enfant turbulent, ou si son visage révèle sa somnolence.
Toutefois, il se pourrait bien que ce soient la vente et le marketing qui développent plus avant l’utilisation d’IntraFace pour évaluer la réaction des consommateurs face à un produit. Pourquoi ne pas équiper les panneaux publicitaires de traqueurs biométriques afin de mesurer la réponse du public à telle ou telle annonce ?
Même les personnes s’exprimant en public pourraient s’en servir pour mesurer l’impact de leur discours sur leur auditoire.
IntraFace, une application qui utilise l’intelligence artificielle
Mais la technique de la reconnaissance faciale à grande échelle, assortie qui plus est d’une véritable surveillance des regards et des humeurs, inquiétera forcément tous ceux qui ont à cœur de protéger la vie privée. Tout le monde est-il prêt à accepter l’exploitation de données biométriques à son insu ? Une première tentative en ce sens, le programme de reconnaissance faciale DeepFace de Facebook, avait été vivement critiquée du point de vue éthique. Il s’agissait bien de l’utilisation de données personnelles pour maximiser les objectifs économiques de l’entreprise de Mark Zuckerberg, en déchiffrant l’humeur de l’utilisateur via la reconnaissance faciale dans le but de personnaliser les publicités et d’obtenir plus de clics.
La reconnaissance faciale est déjà utilisée par les forces de l’ordre aux Etats-Unis pour repérer des personnes recherchées dans des foules. Bientôt, elles sauront si leur cible s’est levée du pied gauche.