Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a dénoncé hier les « tribunaux de la charia » instaurés par l’État islamique sur le territoire irakien, qui infligent des traitements inhumains aux civils accusés de violer la loi islamique… selon l’application extrémiste qu’en fait le groupe terroriste, prend soin de préciser le HCDH.
 
« La semaine dernière, l’EIIL a mis en ligne des photos sur internet montrant deux hommes “crucifiés” après avoir été accusés d’actes de banditisme. Les hommes ont été suspendus par les bras, avant d’être abattus », s’est insurgée une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d’une conférence de presse à Genève.
 

Au nom de l’ONU, Ravina Shamdasani dénonce un « mépris monstrueux de la vie humaine »

 
Mme Shamdasani a également mentionné la diffusion sur internet de photos illustrant la lapidation à mort d’une femme, officiellement condamnée pour adultère, et l’assassinat impitoyable de deux hommes, jetés du haut d’un immeuble après avoir été accusés d’homosexualité par « l’un de ces soi-disant tribunaux » à Mossoul. Ces actes, a affirmé la porte-parole, portent tous la marque « du mépris monstrueux de la vie humaine qui caractérise le règne de la terreur de l’Etat Islamique ».
 
Dans le même genre d’horreur, l’Etat Islamique a exécuté publiquement à Raqqa, en Syrie, 13 adolescents qui étaient en train de regarder un match de foot de la coupe d’Asie le week-end dernier.
 
« Nous disposons de nombreux autres rapports faisant état de femmes exécutées par l’EI à Mossoul et dans d’autres régions sous le contrôle du groupe, souvent immédiatement après le prononcé des peines par ses prétendus “tribunaux de la charia” », a expliqué Ravina Shamdasani, affirmant que les femmes qui exerçaient une activité professionnelle semblaient être les plus menacées : trois avocates ont déjà été exécutées depuis le début de l’année 2015.
 

Un rapport de l’ONU sur l’Etat Islamique, accusé de traitement inhumain ?

 
D’autres civils soupçonnés d’avoir violé les règles mises en place par l’Etat islamique ou tout simplement de soutenir le gouvernement irakien ont également été assassinées ces derniers mois : c’est le cas de quatre médecins qui vivaient dans le centre de Mossoul et ont été exécutés récemment, officiellement pour avoir refusé de soigner des combattants de l’EI.
 
Quinze autres civils ont été abattus pour leur « coopération présumée » avec les forces de sécurité irakiennes.
 

Le HCDC dénonce une application « extrémiste » de la charia

 
Ravina Shamdasani a promis la présentation d’un rapport au Conseil des droits de l’homme en mars prochain. A noter que toutes ces horreurs commises sont une application de la loi islamique, « extrémiste » peut-être, comme le soutient le HCDC, mais que l’Etat islamique n’a pas inventée non plus.