C’est en « réponse » à une sollicitation évidente de la part de la Russie que l’Irak a fait part, mercredi, de son souhait de voir la Russie jouer un plus grand rôle que les Etats-Unis dans sa lutte contre l’Etat islamique.
La Russie s’était dit prête, la veille, à intervenir en Irak si les autorités du pays en faisaient la demande. Le « seul intérêt » de la Russie, a précisé le porte-parole du Conseil de la Fédération Valentina Matviyenko, est de détruire l’Etat islamique, en Syrie comme en Irak.
« En cas de demande officielle de l’Irak à la Fédération de Russie, les autorités de notre pays pourraient étudier l’opportunité politique et militaire d’une participation de nos forces militaires à une opération aérienne. Jusqu’à présent, nous n’avons pas reçu de telle demande », expliquait Valentina Matviyenko.
La Russie se dit prête à intervenir en Irak, dans le seul but de détruire l’Etat islamique
Elle a ensuite attaqué directement la politique menée par les Etats-Unis dans la région : « Je voudrais insister sur le fait que la Russie n’a pas d’autres objectifs politiques ni d’autres intérêts que la défaite de l’Etat islamique, et cela nous différencie des autres nations qui participent à une autre coalition », a-t-elle affirmé aux journalistes présents lors de son voyage en Jordanie.
La réponse n’a pas tardé à arriver. Dès mercredi, le responsable du comité parlementaire irakien de défense et de sécurité a annoncé que l’Irak pourrait rapidement demander à la Russie de conduire ces raids aériens contre l’Etat islamique dans le pays.
L’Irak, déçue par les Etats-Unis, voudrait voir la Russie jouer un plus grand rôle dans la lutte contre le Califat
« Nous pourrions être obligés de demander à la Russie d’organiser des raids aériens en Irak dans les prochains jours ou semaines, mais cela dépendra des résultats obtenus par la Russie en Syrie », a déclaré Hakim al-Zamili. « Nous voulons voir la Russie prendre un rôle plus important, plus grand que le rôle des Etats-Unis dans la lutte contre l’Etat islamique », a-t-il ajouté, précisant que les raids aériens menés par la coalition américains avaient été inefficaces.
Quelques jours plus tôt, le premier ministre Irakien Haider al-Abadi avait affirmé que l’Irak accueillerait chaleureusement des frappes russes contre l’Etat islamiques, à condition qu’elles soient préalablement autorisées par le gouvernement irakien.
Le constat est le même en Irak comme en Syrie : la coalition emmenée par les Américains pour combattre l’Etat islamique n’aura servi à rien, malgré la présence de dizaines de pays différents. La Russie viendra-t-elle tirer les marrons du feu ?