James Hansen, pape de la théorie des gaz à effet de serre sur le changement climatique, contredit par la réalité

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James Hansen était professeur à l’Université de Columbia, spécialiste en climatologie. En 1988, son audition devant le Congrès américain sur le lien entre changement climatique et gaz à effet de serre (GES) fut la pierre sur laquelle allait reposer l’Eglise réchauffiste. Trente années plus tard, les thèses du pape du réchauffisme par GES sont controversées par Pat Michaels et Ryan Maue dans le Wall Street Journal, et Calvin Beisner dans le Daily Caller.
 

Pour les partisans de James Hansen, il faut surestimer l’effet de la hausse des gaz à effet de serre

 
Le débat porte sur les différences de critères de projection entre 1988 et 2017. Les partisans de James Hansen estime qu’en surestimant l’effet de la hausse des gaz à effet de serre, le scénario B de Hansen est proche de ce qui a été constaté. Pourtant, deux problèmes surgissent. D’abord, prendre pour référence l’année 2017 est trompeur en raison d’El Niño, qui a provisoirement augmenté les données relevées et accru la pente de la courbe sur la dernière année.
 
Le second problème réside dans le fait qu’appliquer une correction a posteriori sur l’effet des GES passe par pertes et profits le fait que cette surestimation devient un élément déterminant du modèle. Hansen n’avait pas inscrit les concentrations de CO2 dans son graphique de projection, se contentant de décrire un algorithme. Il avait extrapolé la courbe de croissance observée entre 1958 et 1981. Ce qui signifie que sa projection commence en 1982 et pas en 1988, même s’il inclut des relevés stratosphériques jusqu’en 1985. Il en est résulté dans ses calculs une concentration de CO2 projetée pour 2017 de : 410 ppm pour le scénario A ; 403 ppm pour le B ; 368 ppm pour le C. Le relevé Mauna Loa de 2017 affiche une concentration de 407 ppm, entre ses scénarios A et B. Les scénarios A et B représentent les bornes haute et basse d’estimation des gaz à effet de serre non-CO2. On peut donc considérer ces deux scénarios comme représentant les bornes haute et basse d’une prévision de réchauffement qui inclut les augmentations post-1980 des gaz à effet de serre. Pas question donc de réduire arbitrairement les niveaux de GES ni leurs effets puisqu’ils sont inclus dans le modèle.
 

James Hansen n’avait pas inclus les effets d’El Niño dans ses modèles du changement climatique

 
Pour autant, James Hansen n’avait pas intégré les effets dus à El Niño, cette remontée cyclique des masses chaudes à la surface du Pacifique. En 2015 et 2016, on observa des Niño très puissants, qui ont fait monter les températures d’un demi-degré Celsius, situation qui revint à la normale ensuite. Si Hansen avait inclus ces pics d’El Niño dans ses scénarios, ses prévisions de températures pour 2017 seraient apparues nettement surestimées dans les scénarios A et B.
 
Hansen avait par ailleurs ajouté une hypothèse d’explosion volcanique dans ses scénarios B et C en 2015, ce qui aurait causé une baisse nette des températures, avec effet persistant jusqu’en 2017. Ce n’était pas une prévision mais une projection arbitraire et aucune éruption volcanique de ce type ne survint. Si on retire l’effet de refroidissement de cette supposée éruption des scénarios B et C et qu’on ajoute aux trois scénarios le réchauffement réel dû à El Niño, on obtient une discordance flagrante entre les prévisions de Hansen et la réalité observée en 2017 dans les deux scénarios A et B.
 

Les relevés contredisent les prévisions de températures de James Hansen

 
Les prévisions de James Hansen consistaient en des tendances, et non en des niveaux de températures. Si l’on traduit ces tendances en degrés, on obtient la hausse suivante, en degrés par décennies de 1982 à 2017 : scénario A + 0,34°C (+/- 0,08) ; B + 0,29°C (+/- 0,06) ; C + 0,18 (+/-0,11). Pour comparaison, les statistiques de la NASA, basées sur les relevés du GISS, et celles du MSU donnent respectivement, par décennie : + 0,19°C (+/- 0,04) et + 0,17°C (+/ 0,05). Les scénarios A et B de Hansen sont clairement surévalués.
 
Or si le scénario A de Hansen surestimait la croissance du CO2 et autres GES par rapport aux observations extrapolées, son scénario B sous-estimait la hausse du niveau de CO2 et prévoyait des émissions stables pour les autres GES alors qu’il surestimait encore de façon significative le réchauffement. Quant à son scénario C, qui rejoint au mieux les observations réelles, il intégrait un taux de CO2 stable à partir de 2000, à 368 ppm. Or, en 2017, le taux de CO2 constaté s’élevait à 407 ppm.
 

James Hansens aurait dû imaginer un scénario dans lequel les GES auraient eu peu d’effet

 
Conclusion. Le Pr James Hansen aurait visé juste s’il avait imaginé un scénario D projetant une hausse continue des taux de GES sans qu’ils eussent un effet significatif sur les températures. « Ce dernier modèle ne répondrait pas aux canons des théories du changement climatique, ceux que Hansen a utilisés et qui ne lui ont pas permis de prédire la réalité », constatent Ross McKitrick, professeur d’économie à l’Université de Guelph, et John Christy, professeur de sciences atmosphériques à l’Université d’Alabama à Huntsville, dans un article publié par Climatedepot.com. « La réalité, c’est que la science climatique telle que modélisée est loin d’être fiable », concluent-ils.
 

Matthieu Lenoir