La Conférence des évêques catholiques irlandais n’a fait pour le moment aucune déclaration, mais LifeSiteNews nous apprend que le P. James Martin est venu prononcer un discours au sanctuaire marial de Knock, où Notre-Dame est apparue aux villageois en 1879. La réunion comprenait des discussions sur la manière de mettre en œuvre la bénédiction des « couples » homosexuels et même sur le désir de mettre en œuvre le « mariage » homosexuel. Il semblerait qu’au moins un évêque ait exprimé en privé des réserves quant à l’accueil du jésuite dissident.
Ainsi la ligne d’interprétation de Fiducia supplicans, publiée par le Vatican le 18 décembre, tend-elle bien davantage vers les opinions d’un James Martin, ouvertement pro-LBGT qui soutient depuis des années qu’il faut « mettre à jour » le Catéchisme de l’Eglise catholique. C’est d’ailleurs un proche du pape et un consultant auprès du dicastère du Vatican pour la communication depuis 2017.
Les Irlandais choisissent le P. James Martin
Ce n’est pas à lui que la déclaration Fiducia supplicans a posé problème. Une évidence. Encore que trop timorée sûrement, à son goût, puisqu’il a carrément évoqué, en Irlande, la perspective du « mariage » homosexuel et non plus seulement celle de la bénédiction des personnes homosexuelles. « Le premier jour, nous avons discuté de l’action de Jésus auprès des personnes marginalisées. Le deuxième jour, nous avons réfléchi au ministère de l’Eglise auprès des personnes LGBTQ » a -t-il tweeté le 1er février : la justice socialiste version vaticane.
On ne s’étonnera pas de ce que l’Irlande ait requis sa présence pour parler de ce sujet brûlant. L’archevêque de Dublin, Dermot Farrell, a salué début janvier le document, en indiquant dans sa déclaration que les prêtres ne devraient pas refuser de bénir les couples homosexuels ou ceux ayant des relations sexuelles hors mariage.
La démarche d’« ouverture pastorale » qui prétend ne pas toucher au corpus doctrinal porte pourtant bien à confusion et divise, depuis, les évêques du monde entier. Le Monde a parlé d’une « Eglise de terrain » : accompagner sans changer, bénir sans… bénir. Le cardinal Victor Manuel Fernández qu’on a évoqué ici à plusieurs reprises et qui a participé à la rédaction de ce document a réalisé un chef d’œuvre de clair-obscur.
Tweets entre prêtres et évêques
Mais fi du brouillard interprétatif pour le P. James Martin ! Lui a la clé, apparemment. Il y a quelques jours, il a tweeté un message controversé sur le réseau X, au sujet du « mariage » gay du secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg, message dont s’est largement offusqué le père Francisco José Delgado, prêtre de l’archidiocèse de Tolède en Espagne, comme nous le rapporte le site catholicnewsagency.com.
L’affaire médiatique avait commencé à propos des frais de déplacements de Buttigieg, en tant que secrétaire, jugés excessifs. Le responsable avait répondu qu’il « voyageait avec son “mari” comme d’autres hauts fonctionnaires voyageaient avec leurs femmes ».
A la Ligue Catholique qui faisait remarquer que Peter Buttigieg était « légalement marié » mais que c’était « une fiction juridique », le P. James Martin a immédiatement répondu, en toute sobriété : « Pete Buttigieg est marié ». Et il a continué : « Je suis surpris que cela retienne autant d’attention. Qu’on le veuille ou non, Pete Buttigieg est légalement marié. Vous pouvez être en désaccord (ou non) avec le mariage homosexuel. Mais @SecretaryPete est marié aux yeux de l’Etat et de son église, autant que n’importe qui d’autre. Prétendre le contraire, c’est ignorer la réalité. »
Alors, certes, ce fameux secrétaire américain est épiscopalien et son Eglise entérine les unions homosexuelles. Mais cette affaire permet au P. James Martin de jouer la provocation en confondant sciemment l’Eglise et l’Etat et en insinuant même une supériorité du dernier sur la première. Ce tweet a d’ailleurs rapidement déclenché une vague de critiques sur les réseaux sociaux. A commencer par le cardinal Wilfrid Napier, archevêque émérite de Durban, en Afrique du Sud, qui a souligné que ce n’est pas parce que l’Etat sanctionne quelque chose que les choses sont correctes… « Il n’est pas marié aux yeux de Dieu. Prétendre le contraire, c’est ignorer la réalité », avait rétorqué un autre intervenant.
La bénédiction des couples homosexuels : un prélude ?
C’est clairement la doctrine de l’Eglise catholique que le P. James Martin veut ignorer. Et ça ne date pas d’hier. Comme le soulignait le père Francisco José Delgado, « son thème favori est l’acceptation de tout ce qui a trait à l’homosexualité, non seulement la tendance ou les actes, mais même la reconnaissance des unions homosexuelles comme de véritables mariages ». Et il n’hésite pas à dire ce qui pourrait relever d’un barbarisme religieux.
Le 3 janvier dernier, il écrivait sur Outreach, média en ligne, opérant sous les auspices d’America Media, un ministère jésuite, et promouvant l’accueil des catholiques LGBT. Il y racontait sa première (?) bénédiction accordée à deux hommes, une bénédiction qu’il a trouvée « étonnamment émouvante ». « Cela m’a rappelé, écrit-il, que l’accent mis sur la bénédiction des prêtres sur les couples de même sexe ne faisait pas ressortir à quel point les couples de même sexe avaient béni l’Eglise. Ils m’ont certainement béni. »
Qu’il juge être « béni », lui-même, par les couples de même sexe… on n’en doute pas ! Mais qu’il prétende que l’Eglise en est bénie… Comment ce qui est interdit de l’Eglise catholique pourrait se trouver dans la posture de bénir celle qui juge leur état en contraction avec la loi du Seigneur ? C’est d’une irrévérence et d’une insolence rares. Mais ça siège au Vatican, preuve que ce n’est pas si indécent que ça.
Tu n’invoqueras pas le Nom du Seigneur en vain.