Meurtre de John Chau : « C’est aux Sentinelles qu’il faudrait demander pardon » entend-on !

John Chau Sentinelles
 
Ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve, apriori, devant le cas d’un missionnaire qui meurt pour sa foi, en voulant évangéliser des peuples auxquels la parole de Dieu n’est encore jamais parvenue. Si c’était encore monnaie courante durant le fécond XIXe siècle et tous ceux qui l’ont précédé, les occurrences deviennent aujourd’hui rarissimes, le nombre de tribus réellement isolées s’étant considérablement réduit, tout autant que le nombre de missionnaires prêts à risquer leur vie… C’est pourtant ce que fit apparemment John Chau. Ce jeune Américain, âgé de 27 ans, a voulu se rendre sur la fameuse île interdite d’accès de North Sentinel, et s’est fait manifestement tué par les autochtones.
 
Sa démarche était-elle celle d’un missionnaire ou d’un aventurier, la chose peut se discuter. Ce qu’il est moins discutable, c’est la réaction lamentable, et d’une certaine part de l’opinion internationale, uniquement préoccupée par la sauvegarde physique et morale des dernières peuplades primitives, « sacrées » entre toutes, et de l’épiscopat indien qui a rejeté toute entreprise de conversion, au motif qu’y aller en sachant qu’on allait mourir était passablement stupide… Nos grands missionnaires martyrs doivent se retourner dans leurs tombes.
 

« Les vies éternelles de cette tribu sont à portée de main »

 
John Chau était décidé à entrer en contact avec les habitants de North Sentinel, une des îles Andaman dans le golfe du Bengale. Bien qu’il sache que presque tous ceux qui s’y sont risqués volontairement, ou malgré eux, aient péri. Le 15 novembre, il avait déjà réussi à accoster sur la longue plage de sable blanc ; l’un des indigènes lui avait alors décoché une flèche – flèche qui s’était logée dans la Bible qu’il portait, selon une de ses connaissances… Et le jeune homme avait rapidement rejoint à la nage le bateau de pêcheurs.
 
Mais le lendemain, il réitérait, grâce à ces pêcheurs payés de sa poche. Et ce 16 novembre, il fut accueilli par une pluie de flèches, face auxquelles il a continué de marcher. Ceux qui l’avaient emmené ont vu par la suite son corps traîné dans le sable par une corde liée à son cou.
 
Les notes de son journal sont claires. « JE NE VEUX PAS MOURIR ! » y écrit-il à 6h20, le matin du 16 novembre. « Je pourrais rentrer aux États-Unis car rester ici semble signifier une mort certaine. J’y retourne [sur l’île]. Je vais prier pour que tout se passe bien ». Son destin fut autre.
 
Reste que son intention fut assez manifestement – et admirablement – évangélique. Dans une lettre ultime rédigée pour sa famille le matin de sa mort, il écrivait : « Vous pensez peut-être que je suis fou de faire tout ça mais je pense que ça vaut la peine d’apporter Jésus à ces gens (…) Ce n’est pas en vain – les vies éternelles de cette tribu sont à portée de main et j’ai hâte de les voir adorer Dieu dans leur propre langage ».
 

Une catastrophe anthropologique !

 
C’est un fait, l’État indien interdit de s’approcher à moins de cinq kilomètres de North Sentinel dont les populations sont protégées de tout contact extérieur. Les sept pêcheurs qui ont transporté Chau ont d’ailleurs tous été arrêtés. Les autochtones, chasseurs-cueilleurs de l’âge de pierre, se tiennent à l’écart du monde depuis des milliers d’années. Nous ne savons quasiment rien d’eux, même leur nombre, estimé très approximativement à 150 individus.
 
Qu’un Blanc se fasse tuer par eux dans ces condition, est sinon normal pour la communauté internationale, du moins totalement justifié. Pire, John Chau a commis une faute puisqu’il a risqué de modifier la vie de la dernière tribu prénéolithique du monde… C’est l’esprit du DailyMail qui s’empresse de citer la déclaration de Sophie Grig, chercheuse à Survival International : « C’est l’une des tribus les plus vulnérables de la planète. Il aurait pu avoir transmis des maladies qui pourraient littéralement les éliminer », eux, les seuls descendants directs survivants des premiers humains en Asie … La catastrophe serait anthropologique.
 
Autrefois on admirait ces hommes qui mourraient pour apporter la Bonne Nouvelle. A l’heure d’aujourd’hui, dans notre monde paganisé et antichrétien, on les blâme pour avoir failli écorner le seul sacré qui persiste : le primitif absolu, sorte de Bien intouchable que la société a dépravé.
 
Apprenant que la famille de John Chau pardonnait tant aux pêcheurs qu’aux autochtones, un internaute s’est écrié que c’était à cette famille de demander parton pour le mal qu’elle avait failli commettre !
 

L’incroyable réponse de l’évêque indien

 
Comble de l’histoire. L’évêque de la région a rejeté violemment toute idée de volonté missionnaire. Le père Dharampal Tirkey, conseiller financier du diocèse, a déclaré à ucanews.com qu’attribuer la conversion au mobile de Chau « fait partie d’une tentative malicieuse d’associer l’incident malheureux au travail missionnaire chrétien ». « Comment peut-on imaginer aller dans un endroit pour convertir des gens alors que vous savez que vous allez sûrement être tué en y atterrissant ? » a ajouté l’évêque… Mais ce fut le sens du geste des martyrs depuis la mort du Christ !
 
L’église de Satan ne s’y est d’ailleurs pas trompée, en publiant mercredi, sur Twitter, un lien vers un article sur le décès de l’Américain. « Enfin une bonne nouvelle » a-t-elle commenté.
 
Mais peut-être est-ce finalement une réelle bonne nouvelle…. Si John Chau est réellement mort pour annoncer le Christ, son acte ne restera pas lettre morte et fécondera de justes sillons.
 
Clémentine Jallais