A la Journée contre la discrimination raciale de l’ONU, Antonio Guterres réclame de nouvelles mesures antiracistes

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Ce mardi, 21 mars, Journée international pour l’élimination de la discrimination raciale, a été marqué par un discours enflammé du nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ancien président de l’Internationale socialiste. Le plus haut fonctionnaire onusien a dénoncé la montée de l’intolérance et des discriminations à travers le monde, appelant les Etats à prendre des mesures au nom des exigences du droit international.
 
L’intolérance et la discrimination ne sont pas avant tout celles qui frappent les chrétiens persécutés dans bien des pays islamiques. D’ailleurs la photo qui accompagne le communiqué de l’ONU pour l’occasion donne le ton : elle montre « des enfants derrière un grillage qui les sépare d’une communauté blanche près de Johannesbourg, en Afrique du Sud, du temps de l’apartheid ». Il ne faut pas se tromper de racisme, quitte à aller exhumer celui d’il y a trente ans…
 

Le socialiste Antonio Guterres réclamé des mesures antiracistes au nom de l’ONU

 
« Il semble que nous vivons dans un monde de plus en plus intolérant et de plus en plus divisés. La discrimination et la violence augmentent. Les gens sont visés en raison de leur race, nationalité, origine ethnique, religion ou orientation sexuelle. Les frontières sont fermées et le régime international de protection des réfugiés est fragilisé », a déploré Antonio Gutteres lors de la cérémonie officielle marquant la Journée internationale mardi au siège de l’ONU à New York.
 
Il va sans dire que la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale entrée en vigueur en 1969 ne contient pas la moindre mention de l’orientation sexuelle. Cela n’empêche pas qu’on fasse comme si.
 
On aura remarqué que le chef de l’ONU vise avant tout les migrants. Il précise : « En cette période de bouleversements et de changements, il est facile de dessiner les communautés vulnérables comme la cause des problèmes. Les migrants sont devenus des boucs émissaires commodes et la xénophobie se généralise. Trop souvent, la haine, les stéréotypes et la stigmatisation se normalisent », a-t-il affirmé : « Ce jour est aussi un rappel de nos obligations communes. Le droit international exige des Etats qu’ils prennent des mesures efficaces pour prévenir et éliminer la discrimination. » Parmi ces mesures, il y a la mise en cause des « discours de haine ».
 

La Journée internationale contre la discrimination raciale oublie les chrétiens persécutés

 
C’est par ces mots – hate speech – que l’on désigne en anglais injure, diffamation raciale et incitation à la haine raciale. On sait combien ce concept juridique est utilisé non pas pour protéger des personnes et des communautés de délits de toute façon condamnés par le droit commun, mais pour proscrire toute forme de préférence nationale, religieuse, etc.
 
Dans le communiqué des Nations unies qui rend compte du discours tenu la veille, le lundi 20 mars, par le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, en préparation de la journée internationale, on cherche également en vain des mentions des persécutions subies par les chrétiens à travers le monde ou de la terreur islamique et des affres des musulmans, à travers notamment le rejet du port du voile pour les femmes dans certains pays.
 

A l’ONU Antonio Guterres et Zeid Ra’ad Al Hussein réclament de nouvelles lois antiracistes

 
Le prince jordanien a déclaré qu’il incombe légalement aux Etats « d’interdire et d’éliminer la discrimination raciale », notamment à travers une législation interdisant expressément les propos racistes. « Il ne s’agit pas de porter atteinte à la liberté d’expression, ni de faire taire le débat ou la critique ; il s’agit de reconnaître que l’exercice de la liberté d’expression est soumis à des devoirs et des responsabilités. »
 
L’expérience française a pourtant montré que les lois antiracistes ont été conçues pour interdire le débat et la critique d’une politique de large ouverture à l’immigration.
 
Antonio Guterres l’a bien dit : ce qui est mal, c’est de fermer les frontières…
 

Anne Dolhein