15 mars 2023, par la volonté de l’ONU : première édition de la Journée internationale contre l’islamophobie

15 mars ONU première Journée internationale contre islamophobie
 

Le saviez-vous ? Un chrétien sur neuf est persécuté en raison de sa foi dans le monde, selon un rapport publié en 2019 par l’ECLJ, prioritairement dans des pays musulmans mais aussi en Inde et en Chine… Mais en ce 15 mars 2023, le monde la toute première Journée internationale contre l’islamophobie, dont l’initiative revient à l’ONU. Pour les chrétiens, rien. Il n’y a pas, et il n’y a jamais eu de Journée internationale contre la christianophobie.
 
L’ONU veut en finir avec « le poison de la haine », la « discrimination et la violence » envers les musulmans à travers le monde. C’est par un vote de consensus rassemblant les 193 membres de son Assemblée générale que les Nations unies, saisies d’une initiative du Pakistan (mais oui, le pays où Asia Bibi passa de longues années en prison pour un prétendu « blasphème » contre Mahomet) a décidé d’appeler au « renforcement des efforts internationaux pour favoriser un dialogue mondial sur la promotion d’une culture de tolérance et de paix à tous les niveaux, fondée sur le respect des droits de l’Homme et de la diversité des religions et des convictions ».
 

En ce 15 mars, dénoncer l’e islamophobie » avec l’ONU

 
Si toutes les religions semblaient visées dans le texte, seule l’» islamophobie » était nommément désignée c’est bien ainsi qu’on honore aujourd’hui cette résolution non contraignante. La France s’en émut, mais ne s’opposa pas à l’adoption sans vote, en faisant remarquer que « le terme d’“islamophobie” ne fait l’objet d’aucune définition agréée en droit international, a ainsi objecté la France. » « Cette formule laisse penser que c’est la religion qui est protégée en tant que telle, et non les croyants, or, c’est bien la liberté de croire, de ne pas croire ou le droit de changer de religion que nous devons promouvoir », résumait le communiqué officiel de l’ONU en présentant l’objection française.
 
Il faut souligner que cette Journée internationale ne vient pas mettre d’abord en lumière les persécutions chinoises contre les Ouïghours, par exemple (on n’en trouve pas trace dans le communiqué de l’ONU sur l’événement organisé vendredi dernier pour préparer sa première édition).
 
On a pu en revanche y entendre le ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Bilawal Bhutto Zardari, souligner que « l’islam est une religion de paix, de tolérance et de pluralisme ». Pour qui tout cela est la faute à l’attentat contre les Twin Towers : « Depuis la tragédie du 11 septembre, l’animosité et la suspicion institutionnelle à l’égard des musulmans et de l’islam à travers le monde n’ont fait que prendre des proportions épidémiques. Un récit a été élaboré et diffusé qui associe les communautés musulmanes et leur religion à la violence et au danger. »
 

Première Journée internationale contre l’islamophobie : l’occasion d’un plaidoyer pour un internet « inclusif »

 
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, évoqua à ce sujet une « haine croissante » à l’égard des musulmans dans le monde, qu’il explique ainsi : « C’est une partie inexorable de la résurgence de l’ethno-nationalisme, des idéologies suprématistes blanches néo-nazies et de la violence ciblant les populations vulnérables, notamment les musulmans, les juifs, certaines communautés chrétiennes minoritaires et d’autres. » Et d’inscrire la journée dans le sillage du Document d’Abou Dhabi sur la Fraternité humaine signée en 2019 par le pape François et l’imam Al-Tayyeb…
 
L’ONU, a-t-il ajouté, s’est engagée dans une stratégie et un plan d’action contre le discours de haine afin de créer un « avenir numérique » plus « inclusif » et « plus sûr pour tous » : des communications mieux surveillées, en somme. Il faut bien que ces gadgets onusiens servent à mieux exercer la police de la pensée.