Lors d’une réunion de quelques 25.000 personnes pour fêter l’anniversaire du président russe Vladimir Poutine à Grozny capitale de Tchétchénie, le président tchétchène Ramzan Kadirov a proposé d’annuler l’élection présidentielle qui doit avoir lieu en Russie en 2024. Ce leader islamique très proche soutien de Poutine, qui vient également, le souffle court, de dire son soutien à la Palestine après l’attaque du Hamas contre Israël, a cité « l’opération militaire spéciale » en cours pour justifier sa proposition. Kadirov a largement soutenu, y compris par l’envoi de troupes, l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Annuler la présidentielle en 2024 : la Russie circonspecte

Le site d’informations contrôlé par le Kremlin, Russia Today, rapporte ces propos de Ramzan Kadirov, qui propose deux « solutions » – soit n’autoriser qu’un candidat, Poutine, à concourir pour l’élection, soit annuler celle-ci temporairement, car, a-t-il dit, « nous n’avons aucune autre personne qui soit en mesure de défendre notre pays aujourd’hui ». La Russie et la Tchétchénie n’en formeraient-ils qu’un seul ?

Ramzan Kadirov, soutien inconditionnel de Poutine

A l’heure d’écrire, il n’y a pas eu de communication de la part de Poutine ou de ses proches au sujet de cette proposition. Le vice-président de la commission des Affaires Internationales de la Douma, Alexeï Tchepa, n’a pas semblé conquis : « Je crois qu’il ne faut pas reporter l’élection. Je comprends la position de Kadirov. Je crois qu’il est important pour le président aujourd’hui de pouvoir comprendre l’importance du nombre de personnes le soutiennent. Il conviendra d’organiser des élections compétitives – avec de multiples candidats ; ainsi ne donnerons-nous pas à nos ennemis la possibilité d’en contester l’issue. »

Reste la difficulté d’être « opposant » en Russie. Finalement, la proposition de Ramzan Kadirov aurait permis de faire un peu de clarté.

A.D.