La pop star Katy Perry, qui revendique avoir vendu son âme au diable, parle de méditation transcendantale au Vatican lors de la Conférence 2018

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En commençant la rédaction de cet article, j’imaginais dire en quelques paragraphes mon étonnement et ma colère de voir la pop star Katy Perry reçue au Vatican pour y parler de méditation transcendantale. Cela me paraissait bien assez scandaleux pour justifier une réaction, surtout dans le contexte actuel de la mode de la pleine conscience, la technique du « mindfulness » qui consiste à recommander la méditation sans but et sans objet divin pour arranger à peu près tous les problèmes que rencontre l’humanité. Il faut dire que je n’avais jamais regardé une vidéo de Kate Perry et que la rencontre – « Conférence 2018 » – parrainée à la fois par le Conseil pontifical pour la culture et par la CURA Foundation, une association mondiale pour la santé et la « fin de la souffrance » semblait avoir pour objectif de rappeler la nécessité de prendre en compte la dimension éthique (ou pas, justement) des nouvelles thérapies. Mais le pire est toujours possible. Les choses sont encore plus noires que je n’imaginais. Où essaient-ils donc de mener l’Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
 
La conférence vaticane, organisée sans regarder à la dépense comme le note Diana Montagna, correspondante de LifeSiteNews à Rome, comptait également au nombre de ses organisateurs la Secrétairie d’Etat, le Secrétariat pour les communications et l’Académie pontificale pour la vie. Pour donner le ton : l’une des communications avait été confiée à Mgr Dario Viganò, récemment renvoyé de son poste de préfet de secrétariat pour les communications créé par le pape François mais maintenu comme conseiller après l’affaire désastreuse du « Lettergate » où ledit Secrétariat avait trafiqué la présentation d’une lettre de Benoît XVI pour en faire un éloge sans réserve d’une récente collection de petits ouvrages sur la pensée philosophique du pape actuel. Cela ne s’invente pas, Mgr Viganò s’est exprimé sur la question des « Fake News », dénonçant les fausses informations qui circulent sur Internet…
 
Mais là, on est dans le domaine de l’ironie et du grotesque. C’est encore supportable.
 
La Conférence internationale qui en est à sa quatrième édition au Vatican depuis 2011, a pu être qualifiée de « Davos de la biotechnologie ». Elle rassemblait les 27 et 28 avril des banquiers d’investissement, des gens du showbiz, des responsables du Vatican pour « réunir les personnes sans préjugés afin de promouvoir un dialogue ouvert et de catalyser une approche interdisciplinaire en vue de confronter les plus grands défis sanitaires à travers le globe ».
 

La méditation transcendantale s’invite au Vatican pour la Conférence 2018

 
Dans les faits, à côté de professionnels de la médecine et de la recherche qui s’efforcent, par exemple, de promouvoir l’utilisation exclusive des cellules souches adultes dans les nouvelles thérapies en proscrivant le recours aux cellules souches embryonnaires obtenues par destruction de tous petits êtres humains, on a vu s’exprimer à la tribune des personnages adeptes de spiritualité globale, même s’ils ne l’ont pas dit en ces termes.
 
Quoique. Parmi les intervenants, le Dr Deepak Chopra a fait l’éloge du contraire du stress : l’amour, l’empathie, la tendresse, l’équanimité et j’en passe, pour mettre fin à la maladie – celles « de la planète » et celles des hommes. Pour cela, la méditation (« ou la prière ») est souveraine, a-t-il expliqué. A la question de savoir si cette méditation est confessionnelle, il a répondu que toutes les traditions religieuses et spirituelles comportent des formes de méditation. Ainsi, a-t-il dit, la répétition du « Je vous salue Marie » ou de la phrase « Le Seigneur est mon berger » ou « Votre volonté soit faite » va « apaiser l’esprit : « C’est un mantra pour aller au-delà de l’esprit pour plonger dans le plus grand Esprit. » L’assistance n’a pas moufté, pourtant il y avait des hommes d’Eglise, Mgr Vincenzo Paglia au premier rang. Vous avez dit syncrétisme ? Ce Dr Chopra, nous y reviendrons.
 

Katy Perry et Bob Roth : la réussite à l’américaine

 
Le thème de la méditation pour apaiser les corps et apporter la paix au monde a été très présent. Pour recevoir Katy Perry, à qui il a enseigné la méditation en 2010, Bob Roth qui initie à la méditation transcendantale des sénateurs et des élus à la chambre américaine des deux côtés de l’échiquier politique, s’est vu offrir une conférence plénière d’une heure. Adulé sur les talk-shows américains, il propage sa technique « simple et naturelle » pour accéder sans effort à la quiétude et au silence. S’il se présente comme sceptique et rationaliste, il a les yeux du fakir Cipaçalouvishni dans Le Lotus Bleu, mais prétend simplement transmettre une technique médicale. L’art de ne pas avoir de désirs et d’attentes, yeux fermés, en récitant un mantra… Mais cela ne s’apprend qu’avec un maître et individuellement. Initiation…
 
Ce qui disparaît dans cette abominable utopie de la paix et du bonheur par une technique mécanique, c’est toute notion de bien, de mal et surtout de salut obtenu au prix du sang par notre Rédempteur. C’est une ressource interne à l’homme « autosuffisant ». Le rêve des gnostiques, des kabbalistes, des maçons, de ceux qui glorifient la « mémoire longue » en mettant toutes les traditions spirituelles de l’humanité sur un pied d’égalité.
 
Parmi les petits cadeaux distribués aux participants à la conférence il y a eu nombre de bracelets porte-bonheur avec un « œil méditant » (en fait, grand ouvert comme dans cet exemple de ces amulettes), et aussi un livre sur la méditation transcendantale que le Vatican a cherché à bloquer sans y réussir partout. Un responsable du Conseil pontifical pour la culture a déclaré avant la conférence à LifeSite que l’idée de faire intervenir des partisans de la méditation transcendantale était née de la volonté de les laisser s’exprimer puis de les contrer de manière « robuste », afin de faire comprendre aux catholiques participants quels sont les défis qu’ils rencontreront dans le monde de la santé. Mais il n’y a pas eu la moindre contestation face à ces invités, ni robuste ni même molle, raconte Diana Montagna.
 
Katy Perry est venue dire aux assistants combien elle avait pu profiter des enseignements de ce Bob Roth, devenu un ami très cher, dans sa vie bien remplie. Et qu’il fallait à tout prix enseigner cela aux enfants. Ses titres pour s’exprimer dans cette assemblée ? Elle a été la première à compter plus de 100 millions de « suiveurs » sur Twitter, elle a vendu 18 milliards de chansons en streaming, plus de 40 millions d’albums et 125 millions de chansons en téléchargement, a rappelé Bob Roth en la présentant à l’assistance – il vaudrait mieux dire qu’il s’est épanché sur ce fabuleux succès matériel.
 

Kate Perry, une pop star au parfum de soufre

 
Rien de bien… transcendant pourtant dans la prestation de la jeune femme. Mais c’est sa personnalité qui compte. L’une de ses chansons les mieux connues, celle qui l’a propulsée sur le devant de la scène mondiale est I Kissed a Girl (« J’ai embrassé une fille et j’ai aimé ça »). Lors d’une prestation pour Human Rights Campaign, ONG de défense des LGBTQ qui lui accordait l’an dernier son Prix National de l’Egalité lors d’un gala à Los Angeles en mars 2017, elle a expliqué qu’en s’ouvrant à sa sexualité, elle « trouvé » son « don ».
 
A propos de la chanson I Kissed a Girl, elle a alors lancé : « Pour dire vrai, j’ai fait plus que ça. » « Mais comment concilier cela avec la fille qui chantait du gospel et qui a été élevée dans des camps de jeunesse qui était favorable aux camps de conversion » (pour homosexuels), ajoutait-elle avec une moue dégoûtée. « Alors, pendant la plus grande partie de mon adolescence inconsciente, j’ai prié pour que le gay parte pendant mes “camps Jésus” »… C’est « au milieu de tout cela que j’ai subitement trouvé mon don », raconte la chanteuse, en expliquant comment elle avait rencontré des gens différents, les plus extraordinaires qui soient, qui ont fait éclater sa bulle. « Des gens qui ne ressemblaient en rien à ce qu’on m’avait appris à redouter : ils étaient les personnes les plus libres, fortes, bonnes et inclusives que j’avais jamais rencontrées. »
 
Actuellement en conflit judiciaire avec des religieuses dont elle veut acheter le couvent en Californie contre leur gré, Kate Perry fait aussi partie des donateurs militants au Planning Familial américain, le plus gros pourvoyeur d’avortements aux Etats-Unis.
 
Voilà l’exemple qui a été donné à un parterre invité par le Vatican, sur le territoire du Vatican, au cœur de l’Eglise. Katy Perry interprète ses chansons sur fond de vidéos extravagantes. Remplies de symboles qui ne trompent pas : pyramides, l’œil qui voit tout, Katy Perry mise en scène comme la putain de Babylone à cheval sur la Bête… C’est peu de dire qu’elles provoquent un sentiment de malaise. Voyez Dark Horse, avec ses menaces : « Une fois que tu seras à moi, il n’y aura pas de retour. »
 

Le Vatican a-t-il seulement visionné les vidéos de son invitée Kate Perry, qui revendique avoir vendu son âme au diable ?

 
Passez votre chemin si vous croisez un lien vers Bon appétit, entre masochisme, cannibalisme et sensualité où la chanteuse est triturée, cuite et servie avant de s’offrir un plat de chair humaine. Et qu’on ne me fasse pas l’article en invoquant l’humour et le second degré. C’est dégradant.
 
Ayant apporté son soutien entier à la campagne Hillary Clinton, Kate Perry a raconté son « éveil » lorsque sa candidate n’a pas été élue le 8 novembre 2016 – elle était au siège de campagne avec Lady Gaga. Aujourd’hui, raconte-t-elle au New York Times en juin 2017, elle se sent très autonome. « Extrêmement libérée, libérée des conditionnements qui dictaient la manière dont j’avais l’habitude de penser, libérée spirituellement, libérée politiquement, libérée sexuellement, libérée des choses qui ne servent pas. » Traduisez : libérée du dogme et des lois, de la vérité et de son éducation chrétienne. Non serviam. Tout cela sent la contre-morale maçonnique à plein nez.
 
En 2009, lors d’un entretien accordé à la journaliste australienne Ruby Rose, Katy Perry racontait déjà combien elle s’était éloignée de son environnement d’origine. « Je le jure, je voulais être l’Amy Grant de la musique », dit-elle – allusion à une chanteuse de gospel country. « Ça n’a pas marché, alors j’ai vendu mon âme au diable », ajoutait-elle sur un ton léger.
 
C’est elle qui, ayant exprimé sa grande admiration pour le pape François, l’a rencontré en compagnie de son actuel petit ami Orlando Bloom, à la grande admiration de la presse catholique convenable, que l’événement n’a pas interpellé.
 

Deepak Chopra ou l’éloge de la « mort qui rend la vie possible »

 
Mais Katy Perry n’aura pas été le seul personnage qu’on s’étonne de trouver à l’honneur dans une conférence officiellement organisée par des instances vaticanes. Il faut redire un mot de Deepak Chopra, grand promoteur de la méditation mais également fondateur d’une fondation qui porte son nom. Elle fait actuellement la promotion d’un film, Death makes life possible, La mort rend la vie possible. Un bijou empoisonné de syncrétisme à la sauce orientale, qui reprend ce que Chopra lui-même professe, flanqué de statues de divinités hindoues.
 
Car il pense qu’il y a une vie après la mort, parce qu’au fond l’homme est, comme il dit, « vide informe qui s’expérimente en tant que forme », et qu’en mourant chacun subit le sort de toute réalité : le « recyclage ». Comme une cellule qui se dissoudrait dans l’océan, comme une spirale qui monterait vers une conscience plus haute et le dieu qui est « potentiel infini » (tout le contraire de la philosophie réaliste et chrétienne qui sait que Dieu est acte pur). « L’univers est la forme que prend l’informe infini », poursuit Chopra pour qui l’homme se vit en partie comme le « corps subtil » des ésotéristes – « anges, êtres, démons, déesses de toutes les traditions religieuses, expressions symboliques de la conscience dans le domaine subtil » – puis après la mort comme « être sans forme ». Et s’il y a une vie après la mort, c’est parce que tout se recycle, « même le plastique, pour l’amour de Dieu ! », affirme Deepak Chopra : « La matière se recycle, l’énergie se recycle, l’information se recycle… la conscience se recycle. » « Votre âme est cette petite parcelle de conscience » qui après la mort se recycle comme dans un « océan de cellules – mais n’oubliez pas, cette goutte dans l’océan est aussi l’océan dans la goutte, et donc vous êtes l’océan divin qui a assumé cette goutte. »
 
C’est le « tout est dans tout et réciproquement » des Orientaux pour qui sujet et objet n’existent pas, pour qui il n’y a pas de différence entre le Créateur et le créé, entre la nature et la grâce, pour qui l’homme se dissout ou s’étend dans la conscience universelle. Singerie de vie éternelle qui est à l’inverse de la foi des catholiques, fondée sur la certitude de la Résurrection du Christ et accompagnée de l’Espérance de la Résurrection des corps.
 

« Conférence 2018 au Vatican » : des singeries infernales

 
C’est une singerie similaire qui fait de la mort la condition de la vie et non la rançon du péché. Où la mort devient un bien à embrasser, non comme le sacrifice du Christ qui a vaincu la mort par sa propre mort pour laver nos fautes, mais comme un simple passage obligé sur la spirale qui mène vers un paradis horizontal, sans jugement et sans vision béatifique.
 
Voilà l’homme qui a « prêché », depuis une tribune où se sont si souvent exprimés les papes, un conte de fées maléfique, sous les applaudissements des assistants, les catholiques comme les autres.
 
Il y avait encore Peter Gabriel, l’un des fondateurs de The Elders, les « sages » ou les « anciens » qui autour de Kofi Annan, Mandela, Mary Robinson marchent de front avec les défenseurs de la culture de mort et des droits LGBT.
 
Mais aussi une autre Kate ; Kate Roberts, première vice-présidente de Population Services International qui se mobilise contre le sida… et pour les contraceptifs de longue durée en Afrique. Et pour l’avortement sûr et légal, présentée comme une exigence urgente de santé publique. Elle s’est exprimée au Vatican pour dire tout l’intérêt de la « philanthropie » au service de la santé, sous une icône de la Vierge à l’Enfant… Il va sans dire qu’en tant qu’hôte de marque, elle n’a pas été contestée. Vraiment, ils osent annoncer que le but de ces rencontres est d’imposer le débat !
 
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat…
 

Jeanne Smits