Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a protesté contre la décision de coalition internationale contre l’Etat islamique de ne pas inviter des représentants kurdes à la conférence qu’elle a tenue à Londres la semaine dernière. Une exclusion bien peu diplomatique…
« Nous nous attendions à ce que tous respectent les sacrifices faits par le peuple kurde et ses peshmergas en invitant un représentant une délégation kurde à cet événement et lors de tous les événements similaires » a-t-il déclaré dans un communiqué officiel.
Massoud Barzani rappelle à la coalition internationale le sacrifice des Kurdes
L’occasion pour lui de rappeler que les peshmergas, les soldats kurdes, sont « la force la plus efficace contre le terrorisme mondial aujourd’hui ». Barzani a regrette que d’autres soient honorés et félicités pour leur action pendant que les Kurdes se battent sur le terrain contre les terroristes de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak.
Al Jazeera, première chaîne à diffuser la réaction du président Massoud Barzani, a expliqué cette décision américaine par le fait que le Kurdistan n’est pas reconnu comme Etat souverain.
Il n’en reste pas moins une force qui a montré sa surprenante efficacité contre l’Etat Islamique dans la plaine irakienne de Ninive. Cette efficacité est reconnue par les responsables occidentaux, qui ne semblent pourtant pas disposés à encourager les ambitions politiques de Massoud Barzani. Celui-ci n’a eu de cesse de répéter que le but ultime du Kurdistan était d’obtenir sa souveraineté et son indépendance vis-à-vis de Bagdad.
La question de l’indépendance kurde contournée par les Etats-Unis
Les Etats-Unis et leurs alliés ont apporté une aide militaire sans précédent aux Kurdes, et ont même récemment mené une conférence sur le pétrole à Londres en présence de représentants kurdes, alors même que les exportations de pétrole par les Kurdes avaient été régulièrement dénoncées par les Etats-Unis.
La coalition contre l’Etat islamique entretient le flou sur la question kurde
Les Kurdes ont pu y voir un geste en faveur de leur future indépendance. Mais des experts américains expliquent cette posture américaine
L’exclusion des Kurdes de la dernière conférence internationale de lutte contre l’Etat islamique, alors même qu’ils sont au cœur de la bataille, a sans nul doute pour objectif de rassurer la Turquie, fermement opposée à l’indépendance kurde. La division du Kurdistan n’est pas sans rappeler celle de l’Allemagne et de Berlin ou la situation de l’Autriche après la dernière guerre ou encore l’actuelle enclave de Kaliningrad : passerelle entre blocs destinée à favoriser l’« intégration régionale ».