La France n’est plus la cinquième puissance économique mondiale

La France n’est plus la cinquième puissance économique mondiale
Selon les derniers chiffres de la Commission européenne, le produit intérieur brut de la France, qui correspond à la richesse créée au cours de l’année, est évalué à 2.134 milliards d’euros. Or, celui du Royaume-Uni atteint désormais 2.232 milliards d’euros. Dès lors, notre pays n’est plus la cinquième puissance mondiale. Pour 98 milliards, elle se trouve reléguée à la sixième place…
 
Les Etats-Unis, la Chine et le Japon restent, bien sûr, sur le podium, toujours suivis par l’Allemagne. Et désormais le Royaume-Uni.
 
Certes, ces chiffres de la Commission européenne sont provisoires. Mais, avec une différence de près de 4,5 % entre les deux pays, on imagine mal que les calculs définitifs sur l’année 2014, qui seront publiés dans quelques semaines, évoluent autant. Même si, pour la satisfaction chauvine de nos économistes, le Fonds monétaire international donne toujours la France devant le Royaume-Uni, selon des calculs différents.
 

Le Royaume-Uni devant la France

 
La question se pose donc de savoir comment le Royaume-Uni a-t-il pu reprendre une place perdue depuis 1973, alors que, en 2013, notre pays avait encore un avantage d’une centaine de milliards ?
La première réponse s’appelle croissance. Alors que nous espérons péniblement atteindre les 0,5 % pour l’année qui vient de s’écouler, l’économie britannique a connu, elle, une croissance en volume de 3 %.
 
Une autre considération porte sur l’inflation, qui, malgré d’importantes hausses de prix, est à 0,4 % en 2014 pour la France, alors que nos voisins britanniques atteignent 1,5 %. Et 2015, avec sa menace de déflation pour un certain nombre de pays de la zone euro, à commencer par la France, ne devrait pas voir se concrétiser un changement de tendance.
 
On peut évidemment retenir que le Royaume-Uni tient compte, dans ce calcul, des revenus de la drogue et la prostitution, contrairement à la France. Mais cette considération, si elle peut choquer, n’a qu’un impact limité sur les chiffres considérés et, quoi qu’il en soit, largement inférieur à la différence qui existe aujourd’hui entre les PIB de nos deux pays.
 
En revanche, un autre argument de poids, qui est en outre un argument politique en un période où la zone euro connaît des turbulences importantes, est celui de la monnaie. A l’heure d’écrire, la livre sterling valait 1,27 euros. Et, sur un an, sa hausse a été de 5,4 % par rapport à la monnaie unique. A elle seule, cette revalorisation a gonflé le PIB britannique de quelque 126 milliards d’euros. Ce qui suffit à nous déclasser…
 

Nous ÉTIONS la cinquième puissance économique mondiale, François !

 
L’opposition n’a pas manqué, ici et là, de mettre en cause la politique du gouvernement Hollande. Ce n’est sans doute pas faux. Mais il faut que ceux qui ont été au pouvoir – et ceux même qui aspirent à y parvenir, d’ailleurs – restent modestes. Un retour de manivelle n’est jamais à exclure…
 
Cela dit, s’il se trouvait quelqu’un pour prévenir du fait François Hollande, cela lui permettrait de réviser ses fiches, lui qui, au cours de ses récents vœux aux Français assurait : « La France, c’est un grand pays ; elle est la cinquième puissance économique du monde »…
 
Caramba ! Encore raté !