Après des années de déni, des dirigeants de la NSA ont reconnu avoir procédé à des écoutes illégales sur des citoyens américains. Un aveu grave puisque le quatrième amendement à la Constitution protège les américains d’une telle démarche, qui est donc anticonstitutionnelle. Les faits se seraient passés entre 2008 et 2011. Pour sa défense, un responsable a affirmé qu’ils seraient « la conséquence d’un problème technologique (…) et non d’un excès de la NSA ». Et la justice aurait secrètement mis fin à ce programme en 2011.
Impossible de ne pas penser à Snowden dont les révélations ont appris au grand public l’existence d’écoutes qui étaient une évidence pour toutes les personnes renseignées. Et l’on peut y voir en conséquence une nouvelle étape dans le dénigrement des services spéciaux nationaux.
Mais d’autres points doivent être rappelés. Les décisions annoncées par Barack Obama à la suite du scandale Snowden ont été purement cosmétiques, et l’on peut penser qu’il en sera de même après ce nouveau scandale. Dans les faits, on observe une tendance lourde de l’exécutif fédéral à étendre ses compétences au détriment du législatif et du judiciaire. Qui s’accompagne d’une campagne décidée pour faire réviser la Constitution, notamment en ce qui regarde le port et l’achat des armes, ou l’extension du contrôle de l’Etat.
Ces deux interprétations sont parfaitement compatibles si l’on fait l’hypothèse que le but est à terme un contrôle accru des grands organismes sur les citoyens, contrôle international et non national : en même temps que l’on dénigre les services spéciaux nationaux, on assiste dans les zones sensibles à une internationalisation des services, qui préfigure peut-être « l’intelligence » de la future gouvernance mondiale.
Un grand service qui espionnera tout le monde sans considération de nationalité ni de constitutionnalité.