Le Land allemand de Hesse imposera à toutes ses écoles d’État secondaires un nouveau programme d’éducation sexuelle qui fait ouvertement la promotion de l’idéologie du genre, de l’homosexualité, de la bisexualité, et de l’acceptation du style de vie homosexuel et transsexuel. Obligatoire et scandaleux, le programme est remarquable en ce qu’il a été rejeté unanimement par les représentants des parents de cette région qui a pour capitale Francfort. Plus remarquable encore est le fait qu’il ait été tout de même mis en place par un chrétien démocrate, le ministre de la culture Ralph Alexander Lorz.
Le Land de Hesse a ainsi moins de chance que la Bavière, où de nouveaux programmes d’éducation sexuelle ont été efficacement combattus et rejetés à la suite d’initiatives catholiques. On constate en outre le contenu manifestement plus radical des nouveaux cours qui seront imposés dans cette région du centre de l’Allemagne.
Un ministre chrétien démocrate de Hesse impose l’éducation sexuelle et l’idéologie du genre
L’initiative présentée par le parti majoritaire dans le Hesse, le CDU, a aussitôt bénéficié du soutien des Verts, son allié. Ce qui a permis à Lorz d’ignorer les protestations des évêques catholiques locaux et la volonté explicite des parents, pourtant premiers éducateurs des enfants. On a crié à la trahison, avec raison : Lorz a certainement et délibérément refusé de tenir compte des choix de ses électeurs.
L’affaire a été menée de manière significative. Le ministre de la culture du Land s’est abstenu de communiquer avec le grand public sur la mise en place du projet, se passant de l’habituelle conférence de presse et des communiqués qui accompagnent généralement ce type d’innovations pédagogiques. Les nombreuses protestations des parents l’en ont certainement dissuadé. Les uns et les autres ont été mis devant le fait accompli.
Dans les Länder allemands, l’éducation sexuelle obligatoire connaît des fortunes variées
Les changements demandés par les parents étaient pourtant minimes. Ils ont ainsi dénoncé les éléments du programme présentant les styles de vie LGBTI comme « acceptées » : ils auraient préféré le mot « tolérées ». Le ministère de la culture a fait savoir qu’il n’était pas question de revenir là-dessus.
Les évêques, quant à eux, se sont plaints de ce que les cours sur l’homosexualité et la transsexualité soient proposés à des enfants de 10 ou 12 ans, considérant que cela conduirait « à semer la confusion chez eux plutôt qu’à les éduquer ».
L’éducation sexuelle qui sera imposée aux enfants allemands du Hesse comprend des cours sur la manière de pratiquer la contraception et d’éviter les infections sexuellement transmissibles ; elle doit aussi « enseigner l’orientation sexuelle » et les professeurs sont invités à accompagner et à aider les éventuelles expériences de « coming out » des enfants.
Gare à l’endoctrinement et à la confusion : pas besoin d’être chrétien pour dénoncer un scandaleux programme d’éducation sexuelle
Il est intéressant de noter qu’une chercheuse de la Société allemande des sciences sociales et sexuelles, Karla Etschenberg – elle n’est ni conservatrice ni chrétienne – a déclaré récemment au Frankfurter Allgemeine Zeitung que l’éducation sexuelle « contribuait à la sexualisation des enfants » : « Je ne pense pas qu’il soit juste que l’éducation sexuelle soit une adaptation de tendances philosophiques et politiques sexuelles à la mode, ni que les directives soient sélectives. Il existe également un danger de voir ce sujet sélectivement censuré dans les écoles. Cela peut rapidement tourner à l’endoctrinement. »
Elle note en particulier qu’il est facile d’interpréter les agissements des enfants comme ayant une connotation sexuelle alors qu’il n’en est rien : « Introduire la question de la transsexualité, surtout de manière irréfléchie, dans des classes de septième ou sixième, est dangereux, car cela peut créer une insécurité chez les enfants au début de la puberté », a-t-elle déclaré.
L’église protestante évangélique allemande a de son côté fait savoir que le programme ne lui pose aucun problème, expliquant qu’elle accepte toutes les formes de cohabitation du moment qu’elles soient fondées sur la « fiabilité » et la « durée ».
Une manifestation est prévue pour le 30 octobre dans le Hesse à l’appel de l’association Kinder in Gefahr (Enfants en danger), afin que les parents puissent se faire entendre.