Avant les élections législatives de mi-mandat en novembre prochain, les électeurs américains sont prévenus : la « première chose » que le parti démocrate abolira s’il obtient la majorité au Congrès sera la fameuse ICE, cette agence spécialisée dans le contrôle de l’immigration et des frontières instaurée en 2002 dans la foulée des attentats du 11-septembre. Oui, « la première chose », a dit et répété Kirsten Gillibrand, sénatrice démocrate de l’Etat de New York, signe de l’importance primordiale que, sous couvert d’humanitarisme, la gauche libérale-libertaire confère à la réduction des peuples à une main d’œuvre interchangeable, indistincte et à bas coûts. L’ICE, devenue bête noire et obsession de la gauche américaine, a été créée pour unifier certaines fonctions de plusieurs agences historiques : douanes, police des frontières, etc… C’est un élément important de la Joint Terrorism Task Force. Le laxisme migratoire est désormais l’objectif n°1 de la gauche américaine.
Kirtsen Gillibrand prend pour prétexte la protection des enfants de migrants
Le prétexte éculé de la protection des enfants sert de pilule, typique de la méthode d’enfumage des Démocrates. « Si nous gagnons la Chambre et le Sénat, je crois que la première chose que nous devrons faire est de résoudre le problème de ces enfants séparés de leurs parents à la frontière », a larmoyé Kirsten Gillibrand lors d’un débat à New York, « Oui, nous devrons, oui, je crois que nous devrons nous débarrasser de l’ICE ». Pressentant l’effet électoralement contre-productif de cette position, Gillibrand a ajouté qu’il faudrait « séparer deux missions », celle « du contre-terrorisme et de la sécurité nationale » d’une part, celle de « la protection humanitaire » des immigrés clandestins de l’autre. Pour elle tout se réduit à des « des problèmes humains, à ceux des familles ». La ficelle est énorme. Mme Gillibrand, dans la droite ligne du pape François-Bergoglio ou du Français Macron, ignore délibérément les « problèmes humains » et « ceux des familles » autochtones qu’induisent les vagues anarchiques de migrants clandestins, leur puissant impact déflationniste sur le marché du travail, la violence des mafias qui les accompagnent, le poids financier de leur traitement social assumé par les contribuables, les destructions culturelles et religieuses qu’elles entraînent.
Kirsten Gillibrand, élue de la mégapole mondialisée archi-démocrate new-yorkaise, met les pieds dans le plat au risque de s’y éclabousser. Sans l’ICE, écrit John Binder sur Breitbart.com, sur les cinq dernières années plus de 1,4 millions d’étrangers délinquants immigrés illégaux auraient été laissés dans la nature au lieu d’avoir été placés en centres de rétentions fédéraux et expulsés. Ces derniers jours, 170 représentants démocrates ont voté contre une motion félicitant l’ICE pour son combat contre le crime, le trafic d’êtres humains et la lutte contre la drogue. La communisante Alexandria Ocasio-Cortez, qui vient de battre le modéré Joe Crowley aux primaires démocrates à New York, est la virago qui a porté la campagne pour l’abolition de l’ICE au cœur du parti démocrate.
Laxisme migratoire, illustration de la radicalisation du parti démocrate comme ailleurs en Occident
Ce mouvement illustre la radicalisation néo-marxiste et immigrationniste de la social-démocratie occidentale, avec l’émergence du furieux Bernie Sanders chez les Démocrates américains en 2016, l’élection de l’islamophile Jeremy Corbyn à la tête des travaillistes britanniques, la sélection de l’atrabilaire Benoît Hamon chez les socialistes français en 2016 ou du franc-maçon nihiliste Pedro Sanchez chez leurs homologues espagnols. Ocasio-Cortez n’y va pas par quatre chemins. Elle exige que les militants gauchistes « occupent chaque aéroport, occupent chaque poste-frontière, occupent chaque bureau de l’ICE » jusqu’à ce que la politique de tolérance zéro du président Trump à la frontière mexicaine soit suspendue. Mais les Démocrates prennent un risque considérable en intégrant à leur programme officieux pour les élections de novembre la suspension de la répression de l’immigration qu’induirait le démantèlement de l’ICE, ce que s’était bien gardé de faire Barack Obama malgré son laxisme revendiqué.
Le laxisme migratoire est impopulaire jusque chez les électeurs du parti démocrate
Car les temps ont changé. Le laxisme migratoire ne heurte pas seulement la grande majorité des Américains, les Républicains et les électeurs hésitants, mais il est aussi largement impopulaire parmi les électeurs du parti démocrate qui ne sont pas tous des bobos perchés dans leur start-up, leur banque ou leur techno multinationale new-yorkaise ou californienne.
Un récent sondage Harvard/Harris indique que les trois-quarts des électeurs indécis et 70% de l’ensemble de l’électorat se prononcent contre le projet démocrate de démantèlement de la répression de l’immigration clandestine. C’est même le cas de 60% de l’électorat démocrate ! Un sondage plus récent indique qu’une majorité d’Américains blancs (77 %), noirs (53 %) et même hispaniques (51 %) soutiennent le programme de Trump qui vise à des mesures encore plus strictes en matière d’immigration. Oui, même les Hispaniques.