Le Chiffre : 200 millions

Le Chiffre 200 millions
 

C’est le montant de l’amende, en euros, infligée par la Cour de justice de l’Union européenne à la Hongrie pour avoir appliqué une politique d’immigration trop stricte aux yeux de Bruxelles. Ce qui est en cause, ce sont les « ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier », entendez par là les immigrés clandestins non européens. Certains d’entre eux ayant demandé l’asile sans y avoir droit, le gouvernement de Budapest les a rassemblés dans des camps de transit pour les expulser. Or Bruxelles prévoit tout un raffinement de juridisme « dans l’attente d’une décision définitive sur le recours », ce que la Hongrie, soucieuse de freiner l’invasion de l’Europe, n’a pas respecté. Elle a été condamnée par la Cour une première fois en décembre 2020 et vient d’être recondamnée le 13 juin pour n’avoir pas respecté ce premier arrêt ni « le principe de coopération loyale », elle « évite délibérément d’appliquer la politique commune de l’Union en matière de protection internationale dans son ensemble, ainsi que les règles sur l’éloignement des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier ». Ce comportement « constitue une menace importante pour l’unité du droit de l’Union qui affecte de manière extraordinairement grave tant des intérêts privés, notamment ceux des demandeurs d’asile, que l’intérêt public ». La Cour a décidé une astreinte de 1 million d’euros par jour tant que la Hongrie ne se mettra pas en conformité avec la décision de l’Europe. Ce à quoi le premier ministre hongrois, Viktor Orban a répondu : « L’amende de 200 millions d’euros plus 1 million d’euros par jour (!!!) pour avoir défendu les frontières de l’UE est scandaleuse et inacceptable, (…) les migrants illégaux semblaient plus importants pour les bureaucrates de Bruxelles que leurs propres citoyens européens. » Il a parfaitement raison mais ne semble pas avoir pris la mesure de l’Union européenne et de ses bureaucrates : c’est pour eux une question de pouvoir, de souveraineté. Ils estiment la détenir au détriment des Etats, comme l’explique la Cour : si une nation décide de sa politique migratoire, elle porte, selon la Cour, « une atteinte grave au principe de solidarité et de partage équitable de responsabilités entre les Etats membres ». Il ne faut pas croire que cette amende et cette astreinte resteront lettre morte si Orban fait le gros dos. Dans un litige avec la Pologne, les sommes cumulées s’élevaient à 500 millions d’euros, et, Varsovie refusant de payer, la Commission les a défalqués des fonds européens qu’elle devait verser. Il est temps de changer d’Europe, ou de la quitter.