Emmanuel Macron a choisi une date particulière pour reconnaître l’Etat palestinien, le 22 septembre, premier jour de l’automne, et Olivier Faure lui emboîte le pas en demandant aux mairies, hors de toute légalité, Bruno Retailleau l’a rappelé, d’arborer à leur fronton le drapeau palestinien. Quel symbolisme prêter à la date choisie pour ces gestes ostentatoires et provocateurs ? L’histoire retient en effet plusieurs 22 septembre. Le premier, le plus connu en France, est le 22 septembre 1792 : la première République y fut proclamée, juste après les massacres de septembre et l’élection de la Convention nationale qui devait mener à tant de crimes et de malheur. Le même jour débutait l’ébouriffant calendrier républicain. Moins terrible, mais tout aussi ridicule et sanglant, fut le 22 septembre 1957. Un paisible médecin haïtien, ancien ministre de la Santé, François Duvalier, qui se piquait d’écrire, fut élu président de la République. « Papa Doc », comme on l’appelait, venu au pouvoir à Port-aux-Princes sur un programme démocratique et « noiriste » (on ne prononçait pas « raciste ») devint un petit dictateur tropical usant de ses milices « Tontons Macoutes » pour répandre la terreur, et plongeant un peu plus Haïti dans la misère. Trois ans plus tard, le 22 septembre 1960 éclate la fédération du Mali qui regroupait le Sénégal et l’ex-Soudan français : l’actuel Mali est indépendant et Mobido Keita en devient le premier président. Ancien instituteur, syndicaliste, socialiste, ancien vice-président de l’Assemblée nationale française et Secrétaire d’Etat de la quatrième République, il se rapproche comme son voisin guinéen Sékou Touré de l’Union soviétique et ruine son pays au nom du socialisme comme il le divisera en pratiquant le tribalisme : on sait ce qu’est devenu le Mali. Le 22 septembre peut donc servir d’illustration à toutes les erreurs et illusions « généreuses », au déclin, à la misère, à toutes les nostalgies aussi. En 1964, Georges Brassens en faisait une jolie chanson prémonitoire : « Le 22 septembre, aujourd’hui, je m’en f… »