Le JT du 28 janvier 2014
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Au sommaire :

  • Chômage : un problème socialiste ?
  • Argentine : Le cauchemar de la dette
  • Le programme des dépenses d’Hidalgo
  • Djihadistes « comme tout le monde »
Chômage : un problème socialiste ?

Michel Sapin se donne beaucoup de mal, comme tout le gouvernement, pour tenter de nier l’échec de François Hollande, qui s’était engagé à inverser la courbe du chômage en France en 2013. Mais il pose une bonne question : l’objectif était-il mauvais ? Et si le chômage était un problème socialiste ?

A deux doigts ! Cet élément de langage indéfiniment répété par Michel Sapin sert à faire croire que les socialistes ont presque réussi. Mais il montre surtout qu’ils n’ont rien compris au problème. L’objectif n’est pas en effet de réduire le chômage mais d’accroître l’activité productive et la richesse. Diminuer le chômage de dix pour cent avec un PIB en baisse du même ordre ne servirait à rien, sinon à répartir la pauvreté et la décadence. Quand Hollande prétend lutter contre le chômage sans se soucier des conséquences économiques de sa politique, ce qu’il a fait, cela revient à geler la croissance française, donc à accentuer le déclin relatif de la France par rapport à tous les grands pays du monde. Le président déteste tant les riches qu’il veut qu’aucun Français ne le soit.

Le chemin de Schröder

Le cocorico de Michel Sapin sur l’emploi des jeunes est significatif : on a peut-être limité la catastrophe sociale qu’est le chômage massif des moins de vingt cinq mais au prix d’emplois aidés artificiels qui grèvent un peu plus la compétitivité de notre économie. Maintenant, le pacte de solidarité et la baisse des charges promis par le président de la République vont sans doute dans le bon sens, comme la baisse des dépenses publiques réclamées par le patron du Medef Pierre Gattaz. Et l’on voit bien que la France commence à suivre l’exemple allemand, puisque l’ancien conseiller de Gerhardt Schröder, Peter Hartz, inspire le staff du président, au point que l’Elysée a dû démentir l’avoir consulté : Hollande s’apprête à suivre à peu près le chemin qu’a suivi le chancelier socialiste allemand entre 2002 et 2005.

39 heures payées 35

On peut dire que les réformes prévues arrivent bien tard et que la France a continué à s’appauvrir sans raison pendant des années. On doit aussi noter hélas qu’elles n’iront pas au fond des choses, puisque les causes réelles de la « crise » ne sont même pas nommées : c’est à dire l’ouverture des frontière et la volonté délibérée des grands gouvernants de « rééquilibrer » le Nord et le Sud dans le cadre d’une péréquation mondiale d’inspiration socialiste. Quand les pays riches s’appauvrissent trop vite, il convient, pour ne pas laisser trop d’espace aux « extrémistes » et « populistes » de leur donner un peu d’air, afin d’éviter l’exaspération et l’insurrection. Mais l’objectif de fond ne change pas. L’ancien ministre centriste Hervé Morin l’a rappelé, pince sans rire : pour faire baisser le chômage, il faudrait « travailler 39 heures payées 35 ». Encore n’est-ce qu’un début. Il faudra réussir à aligner les salaires français sur ceux de Madagascar. C’est une question de justice distributive.
 
 

Argentine : Le cauchemar de la dette

Le peso argentin s’effondre, le dollar devient la monnaie refuge. Tout le pays se souvient de la crise financière de 2001-2002 qui avait ruiné la classe moyenne et mis le pays au bord du gouffre, avec des émeutes qui firent plus de trente morts. Le cauchemar de la dette va-t-il recommencer ?

Après les efforts terribles que leurs dirigeants et le FMI leur ont demandés entre 2002 et 2005, les Argentins se croyaient pourtant tranquilles pour un certain temps. Mais le problème de la dette, qui rend la monnaie fragile n’est toujours pas réglé. En 2005 le président Nestor Kirchner avait décidé de ne plus payer les trois quarts de la dette extérieure du pays, mais la relance des dépenses publiques depuis a recreusé le trou de la dette publique intérieure. Le pays vit au-dessus de ses moyens, ce qui engendre obligatoirement des crises, dont les grands prédateurs financiers profitent d’ailleurs à chaque fois. C’est un exemple que beaucoup pourraient méditer. Mais les Etats Unis, première économie mondiale, détenteurs de la principale monnaie de réserve, s’estiment « too big to fail », trop grands pour que le système les laisse tomber. Et les pays de la zone Euro n’ont pas la volonté politique de s’en sortir : la France pourrait cesser de payer sa dette, ce qui la libérerait d’un service plus lourd que le montant de l’impôt sur le revenu et lui rendrait sa liberté économique et politique. Mais il lui faudrait sortir de l’Europe de Bruxelles, sortir du cauchemar de la dette. Or elle n’a même plus l’autonomie de la République argentine.