L’AFP est au bord de la faillite, malgré les 120 millions d’argent public que le contribuable lui verse chaque année. Pour s’en sortir, le PDG de l’Agence France Presse, Fabrice Fries, doit faire dès 2025 deux millions d’euros d’économies et au moins dix millions en 2026. Pourquoi ce crash ? Selon Fries, ses clients, journaux, radio, télé, réseaux sociaux, sont eux-mêmes à la peine et l’agence a « certainement surestimé » sa « capacité à faire reconnaître et rémunérer » sa propriété intellectuelle sur ses contenus : en français, les articles qu’elle vend n’intéressent pas leurs acheteurs, ils ne les trouvent ni assez originaux, ni assez fiables. Ils n’ont pas forcément tort : le soir du 1er juin après la victoire du PSG en finale de la ligue des champions, marqué par des incendies, de la casse et de la baston, la dépêche AFP se félicitait de « scènes de liesse », minimisant les « quelques incidents ». Mais pour Fabrice Fries, l’une des principales causes de son désastre financier serait « la pression » des « gouvernements autoritaires et populistes » sur ses clients. Il en donne deux exemples : « l’arrêt brutal » du contrat entre l’AFP et la radio Voice of America, cible de Trump, d’une part, et de l’autre la fin du programme de fact-checking qu’avait passé avec l’AFP le groupe Meta de Mark Zuckerberg. On se souvient en effet que les gouvernements, les grands médias, les agences et les GAFA avaient passé un pacte pour s’assurer la maîtrise de l’information sous couleur de combattre les fausses nouvelles : le PDG de l’AFP vient de faire l’aveu que c’était aussi un moyen pour les agences de se maintenir à flot. L’arrêt du programme de fact-checking et la déroute de l’AFP sont deux bonnes nouvelles : l’usine à gaz qui garantit la pensée unique et la vérité à cours forcé est en train de s’effondrer.