Elle s’appelle Saliha Raïs. Elle parle avec l’accent des bobos belges urbains francophones. Le foulard met son visage en valeur. Elle est élue locale de la région Bruxelles-Capitale, exactement échevine molenbeekoise, et s’est exprimée au conseil communal de sa ville : si les signes ostentatoires de la religion musulmane, le voile en particulier, gêne ses compatriotes de Molenbeek, elle les engage à « aller voir ailleurs », elle leur a même conseillé : « Dégagez ». Le mot a fait le tour du monde et choqué Elon Musk. Quelle chochotte ! En arabe, Raïs signifie Tsar, Caudillo, Guide, Conducator, Duce, chef suprême : or il est toujours bon que le conquérant annonce la couleur, et que le conquis voie les choses en face. Aux USA, dont monsieur Musk a fait sa patrie, les descendants d’Européens ont « dégagé » de Detroit, de Washington, et de bien d’autres endroits par un phénomène que l’on nomme là-bas « white flight », la fuite des Blancs. En France, on ne nomme pas ce qu’on ne veut pas voir, mais il commence à se dire quand même après des dizaines d’années d’omerta d’extrême-gauche que, sous la pression de la « nouvelle France » de Mélenchon, Sarcelle et d’autres banlieues ont connu une « jew flight ». Et certains coins des banlieues de Marseille, Roubaix, Tourcoing, Lyon, Toulouse etc. voient un exode des chrétiens et des autochtones. Les populations, toujours, finissent par voter avec leurs pieds, en France, en Israël, au Vietnam ou en Belgique. Ce que nous propose madame Raïs, pour solder l’interminable guerre civile froide, la guerre de religion à bas bruit, qui se mène sur notre sol depuis quarante ans, c’est la formule obtenue à la Paix d’Augsbourg (1555) par les princes protestants allemands : « Cujus Regio, ejus religio ». A chaque royaume sa religion. C’est le partage territorial de l’empire selon la religion des peuples qui l’habitent.