Le Mot : Enregistrements volés

Le Mot Enregistrements volés
 

C’est ainsi que la presse mainstream décrit l’enregistrement, par un lecteur de L’Incorrect, d’une conversation entre deux journalistes du service public, Patrick Cohen et Thomas Legrand, et deux dirigeants du parti socialiste, qui montrent une collusion manifeste entre politiques et journalistes, afin, notamment, mais non exclusivement, de traiter de la manière qui leur convient aux uns comme aux autres une ennemie commune, Rachida Dati. Pris la main dans le sac, les deux militants déguisés en journalistes ont choisi, c’est bien dans leur manière, de se plaindre et de donner une leçon de morale, ils ont bien sûr affirmé qu’ils n’avaient rien fait de mal en déplorant que leurs propos aient été rendus public par des « enregistrements volés », terme que la presse mainstream a servilement repris. Or, voilà sept ans, le même Patrick Cohen se félicitait que des propos de Laurent Wauquiez aient été surpris dans un lieu public, certes d’une manière illégale, mais grâce à une « saine curiosité », dans une « démarche journalistique légitime ». Il n’avait d’ailleurs pas tort : le journalisme n’est pas un passe-temps de première communiante, et la manière dont les informations ont été connues compte moins que leur véracité. A gauche, on se félicite ouvertement du « testing », ou des « reportages en immersion » qui permettent parfois de « piéger l’extrême droite », par exemple. Mais cette fois, le pauvre Cohen est passé de donneur de leçons à pris en flagrant délit. Il n’en continue pas moins à pontifier, et la presse mainstream à reprendre son vocabulaire tendancieux comme si de rien n’était. Mais l’Arcom enquête et le procureur de la République a été saisi.