Le Mot : Paroles délétères

Le Mot Paroles délétères
 

Voilà quinze jours, une vingtaine de jeunes gens courageusement cagoulés faisaient irruption dans l’amphithéâtre où Fabrice Balanche, professeur de géographie et géopolitique à l’Université de Lyon II, donnait cours et le forçaient sous la menace à quitter la salle aux cris de « raciste », « sioniste », et « islamophobe ». Sur le moment, Lyon II avait protesté, et l’affaire s’était petit à petit tassée. Mais la présidente de l’Université, Isabelle von Bültzingslöwen la relance dans une interview à Tribune de Lyon, en… attaquant résolument le professeur bousculé. Elle lui reproche les « paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université » qu’il aurait tenues dans les médias depuis l’incident. Relevant qu’il n’est qu’« un enseignant sur 660 », elle suggère qu’il change de comportement pour « trouver sa place », ajoutant qu’elle va en « discuter au cours du prochain conseil d’administration ». Une menace à peine voilée. En admettant que Fabrice Balanche ait tenu des propos exagérés après son agression, Mme von Bültzingslöwen devrait se souvenir que, dans des locaux dont elle a la responsabilité, des militants politiques violents et anonymes ont empêché l’un de ses professeurs de faire cours. C’est peut-être cela qui devrait la « mettre en colère ». Depuis l’évêque Cauchon, beaucoup d’universitaires en France ont tendance à inverser les responsabilités.