Le Mot : Submersion

 

Le mot fait bruire Paris. Il rassemble la gauche dans l’indignation et servira sans doute de prétexte à tout ou partie du PS pour voter la motion de censure de LFI contre François Bayrou. Celui-ci a eu le malheur de dire sur LCI : « Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion. Je pense que la rencontre des cultures est positive. Mais, dès l’instant où vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, ses modes de vie ou sa culture… » Il n’a pu finir sa phrase, interrompu par Darius Rochebin. Depuis, il croule sous la réprobation. Les gens bien-pensants ont « honte » et lui demandent des excuses, et cela ne touche pas que l’extrême-gauche. La présidente de l’Assemblée nationale, Mme Braun-Pivet, s’indigne aussi. Le malheureux Premier ministre a donné l’exemple de Mayotte pour montrer, les chiffres le prouvent, que « le mot de submersion est le plus adapté ». Il aurait pu ajouter la Guyane. Ou Marseille. Ou la Seine-Saint-Denis. Ou Tourcoing. Et bien d’autres lieux découvrant à marée basse. Il n’aurait fait qu’aggraver son crime. Marine Tondelier, la patronne des écologistes, a posté sur X : « Le plus grave dans les propos de Bayrou, c’est quand il dit : “Les préjugés sont nourris par le réel.” Donc, pour lui, les personnes victimes de préjugés racistes, antisémites, sexistes ou homophobes en sont responsables. Il se croit à un congrès du RN ? Quelle faillite morale. » Or tous les sondages, depuis des années, montrent qu’une grosse majorité de Français jugent qu’il y a en France trop d’immigrés et trop d’étrangers. Et toutes les mesures et évaluations confirment que les nouvelles populations, en de nombreux points du territoire, excèdent les anciennes. Une récente étude démographique montre de même que les Britanniques de souche deviendront minoritaires en Grande Bretagne en 2050. Le mot de submersion décrit une réalité objective et mesurable, de même que celui d’invasion utilisé dès 1991 par un autre centriste, Valéry Giscard d’Estaing. Marine Tondelier, et le reste de la gauche, ne l’ignorent pas. Mais, dans la révolution arc-en-ciel, la réalité est interdite quand elle contredit le dogme. La rappeler est une « faillite morale ».