Négationnisme : des féministes nient le lien immigration/viol

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Yona, étudiante de 18 ans, a défilé dimanche dernier à Besançon portant une pancarte où était inscrit : « Violeurs étrangers dehors ». Elle fait partie du Collectif Némésis qui se dit « féministe identitaire » et que les médias disent « d’extrême droite ». Elle a été placée en garde à vue mardi matin, le domicile de son père a été perquisitionné, et le maire de Besançon, Anne Vignot, a porté plainte contre X pour incitation à la haine. Il est reproché à Némésis d’établir un lien entre l’immigration et les violences faites aux femmes, viol compris. Or, ce lien est une réalité établie par un grand nombre de faits divers depuis la nuit de la Saint Sylvestre 2016 à Cologne. Ceux qui attaquent Yona et Némésis se rendent donc coupables de négationnisme, et si l’on considère la majorité des médias et des politiques, il s’agit d’un négationnisme de système.

 

Des féministes contre le viol ? Quelle est leur intention ?

Réglons d’abord le fait divers. Yona, dans sa pancarte, n’établit même pas de lien entre immigration et viol, on lui fait un procès d’intention, elle a seulement « demandé l’application de la loi française, à savoir l’expulsion des violeurs étrangers », comme le rappelle un communiqué de Némésis. En rappelant que l’action « de dimanche à Besançon pendant le carnaval visait à dénoncer les failles de la justice de notre pays qui manque à son devoir en n’appliquant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF) ». Ce qui est la stricte vérité. Mais il est vrai que le groupe, fondé en octobre 2019, refuse « l’idéologie gauchiste » de beaucoup de mouvements féministes contemporains, ce qui lui vaut en retour l’animosité de ceux-ci. Ils lui reprochent en particulier d’être opposé à la PMA, à la GPA et à la transidentité. On a inventé pour Némésis le mot féminationaliste et le site d’extrême gauche Streetpress assure qu’il instrumentalise le féminisme pour « justifier son racisme et son nationalisme ».

 

Y a-t-il un lien entre viol et immigration extra-européenne ?

Ne connaissant pas les jeunes femmes de 18 à 30 ans (françaises et suisses) qui forment Némésis, pour la raison qu’elles agissent sous pseudonymes par peur des représailles, il m’est difficile de juger cette affirmation. Mais, serait-elle juste, le point principal n’est pas là. Selon Wikipédia, le collectif revendiquerait en effet trois objectifs principaux : « Lutter contre les violences faites aux femmes dans les milieux professionnels et publics, en particulier quand les auteurs sont des immigrants ; Amener dans le débat public l’immigration extra-européenne comme un facteur des violences sur les femmes occidentales ; Promouvoir la civilisation européenne comme épanouissante pour les femmes. » Il s’agit donc bien au fond d’établir un lien entre le type d’immigration extra-européenne que subit l’Europe et le type d’agression que subissent les femmes européennes. Que dit à ce propos la réalité observée, et que disent les divers mouvements féministes ?

 

Après Cologne et Rotherham, pas de négationnisme possible

Tous les sociologues sont d’accord pour reconnaître que, dans la réalité observée, l’islam, par le voile et d’autres pratiques, donne à la femme une place discriminatoire, et la police et la justice constatent que, dans les désordres et les déracinements qui accompagnent les migrations, cela se traduit par des violences faites aux femmes, y compris des viols. En Ile-de-France, 52 % de ceux qui ont été déclarés en 2013 et 2014 furent commis par des étrangers. Némésis a donc raison sur les faits, quelles que soient ses intentions. Les événements de Cologne et Rotherham, d’une ampleur colossale, le confirment sans la moindre contestation possible. Même à l’intérieur des mouvements féministes ordinaires, d’ailleurs, il existe une opposition entre les féministes à l’ancienne du type Elisabeth Badinter et les « féministes » qui se voilent la face sur les effets de l’islam transposé en Europe. Même l’ancien ministre de François Hollande Laurence Rossignol, violemment opposée à Némésis, critique les « oxymores comme le “féminisme musulman” ».

 

Violences faites aux femmes par des féministes gauchistes

On peut donc constater sans crainte que les féministes gauchistes qui reprochent, à tort ou à raison, à Némésis de se servir du féminisme pour faire avancer son « nationalisme xénophobe et islamophobe », de se rendre coupable d’une manœuvre symétrique : elles se servent du féminisme pour nier la réalité sociale de l’immigration et promouvoir leur subversion révolutionnaire de la société. La façon dont elles ont reçu Némésis à la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, organisée par le collectif NousToutes le montre surabondamment. Première année, 2019, Némésis s’y joint, avec notamment deux pancartes : « Schiappa, les étrangers violeurs sont toujours là » ou encore « Femmes ≠ frontières violables ». Le patriarcat et Gérard Miller ne sont pas les seuls facteurs d’insécurité pour les femmes, le « multiculturalisme » en est un autre. Mais on a plutôt l’esprit inclusif et décolonial chez NousToutes, et les militantes de Némésis sont « exfiltrées » illico.

 

Des féministes pro-burka ? Pas de problème pour les négationnistes !

Rebelote en novembre 2021. Cette fois, une quarantaine de jeunes filles de 50 kilos, à propos de l’Afghanistan a osé une pancarte ainsi libellée : « La haine des femmes n’est pas un enrichissement culturel. » Mais NousToutes, qui promeut les transgenres, les antispécistes, etc., ne peut laisser passer cette insulte à l’intersectionnalité. Aussitôt les courageux antifascistes de la Jeune Garde présents sur la scène du crime crient « Allez les fachos, on va vous manger, on va vous tuer », et ils chargent. C’est pourquoi Némésis, instruit par l’expérience, choisit en 2023 de porter hijabs et niqabs et de brandir des pancartes en faveur de la burqa et se revendiquant féministe et islamiste. Ses militantes demeurent un quart d’heure dans le cortège, sans susciter hostilité ni rejet. Ce qui révèle le choix sans ambiguïté de NousToutes pour une inclusion intersectionnelle étendu à tout l’arc-en-ciel potentiellement révolutionnaire.

 

Le féminisme négationniste au service de l’arc-en-ciel

Némésis dénonce « l’incohérence du néo féminisme vis-à-vis de l’islam politique ». C’est une erreur : l’islam est instrumentalisé comme d’autres forces par la révolution arc-en-ciel. Quant à NousTous et aux organes de presse qui le soutiennent (notamment Quotidien de Yann Barthès), il se plaint, honteux et confus, du « piège » dans lequel il est tombé. Mais, plus important que la mauvaise foi établie de mouvements qui prétendent représenter toutes les femmes et qui représentent en effet les intérêts d’une révolution politique et morale, ce qui est primordial dans cette affaire, c’est le déni volontaire de la réalité. Ce négationnisme de principe qui refuse de considérer le lien mortel entre la politique d’immigration, l’invasion en cours qui change une civilisation et ensauvage l’Europe : ce qui est vrai pour la violence à l’école l’est aussi pour les violences faites aux femmes. Ceux qui le nient sont des menteurs et des criminels.

 

Pauline Mille