L’OTAN vient de se prononcer sur la demande de candidature de l’Ukraine : celle-ci est « trop corrompue » pour être admise en l’état des choses, il lui faut faire des progrès, de « nouveaux pas » en avant, a estimé un haut fonctionnaire du département d’Etat américain. La chose sera officialisée par un communiqué lors du sommet annuel de l’Alliance atlantique le 9 juillet. Pour adoucir ce qui peut apparaître comme un camouflet majeur au président Zelensky, l’Américain a mis quelques formes : « Nous devons regarder en arrière et applaudir à tout ce qu’a fait l’Ukraine ces deux dernières années. Comme ils continuent leurs réformes, nous voulons leur recommander, nous voulons parler des pas en plus nécessaires, particulièrement dans le domaine de la lutte anti-corruption. C’est une priorité pour nous autour de la table. » Une façon à peine polie de déplorer qu’il y ait eu du coulage dans l’aide occidentale depuis deux ans, en particulier en ce qui regarde les fournitures aux armées. Joe Biden avait même parlé de « corruption significative » dans une interview à Time pour écarter une admission de l’Ukraine, ce qui est un peu fort de café quand on pense aux casseroles qu’il traîne avec son fils Hunter en Ukraine ! Mais cette prise de distance sous prétexte de « corruption » peut être un habile moyen de préparer des négociations de paix avec la Russie : jamais Vladimir Poutine n’accepterait que l’Ukraine soit membre de l’OTAN et puisse bénéficier à ce titre du bouclier nucléaire des Etats-Unis, mais un statut d’observateur serait peut-être négociable.