Trois juges américains ont mis un terme provisoire à la campagne menée par l’ONG « Non Human Rights projects » (littéralement : projets de droits non humains), pour faire admettre que les chimpanzés sont des personnes au sens juridique et philosophique du terme. Ils ont en effet refusé d’examiner hier la requête de Non Human Rights projects en ce sens devant trois tribunaux de l’Etat de New York. Il s’agissait dans un premier temps de faire libérer Tommy, Kiko, Hercules et Leo qui vivent en captivité dans diverses cages de la région pour leur rendre « leur liberté de mouvement ». Les avocats de l’association ont tenté de faire jouer l’habeas corpus, cette loi contemporaine de la Magna Carta imposée à Jean sans Terre par les barons normands en 1215, et qui interdit d’emprisonner quiconque sans jugement. Les trois magistrats ont jugé la requête irrecevable au motif que l’habeas corpus ne saurait bénéficier aux animaux. Pour l’instant. Le président de l’association, Steven Wise, a aussitôt rétorqué que « le combat pour que le statut de personne soit reconnu à cet animal extraordinairement complexe qu’est le chimpanzé ne fait que commencer. » Il faut dire qu’il s’inscrit dans un processus global initié par l’ONU qui vise à inclure les droits de l’homme dans la notion plus large de « droits du vivant ». Et qui répond à une conception de la planète considérée comme un tout, dont l’humain ne serait qu’un élément parmi d’autres, conception défendue en France par des intellectuels tel Michel Serres et le sociologue Edgar Morin. A quand l’habeas corpus pour les amibes ou la variole ?