Ce qui nous lie est une comédie dramatique française, qui, a priori, entend rendre hommages aux jeunes viticulteurs français de Bourgogne. Si tel avait été effectivement le cas, nous aurions été probablement ravi. Les paysages des vignobles de Bourgogne sont magnifiques, et ce, originalité nette par rapport aux vignobles méditerranéens, sous quatre saisons visiblement très contrastées. Les vignes sont très belles aussi l’hiver sous la neige. Un père, âgé, veuf, depuis longtemps, meurt. L’exploitation est dirigée de fait depuis plusieurs année par sa fille, aidée à temps partiel par son frère, qui, marié, s’occupe principalement de la vigne de son beau-père. Survient alors, revenu d’Australie pour assister aux derniers jours de son père, le troisième frère, plus ou moins disparu depuis une décennie. Se pose alors, avec la mort du propriétaire, la question de l’héritage, reçu en indivision par les trois enfants : les droits de succession à payer sont considérables, de l’ordre de 600.000 euros, soit vraiment beaucoup pour de jeunes actifs qui ne disposent pas de telles sommes. Si la terre a de la valeur, l’exploitation ne dispose pas pour autant de ressources financières considérables, et la valeur des bouteilles en cave n’est guère élevée. Les héritiers seraient obligés logiquement de vendre tout ou partie du domaine. La sœur, très investie depuis longtemps dans l’exploitation, craint un attachement bien moindre au domaine et à son intégrité de la part de ses deux frères, en particulier de l’émigré en Australie, qui pourraient pousser en ce sens.
Ce qui nous lie, un plaisir complètement gâché
Il est très dommage que le réalisateur Cédric Klapisch ne se soit pas contenté de cette histoire rurale bourguignonne. Il a farci l’intrigue du politiquement correct le plus convenu et le plus indigeste. Celui-ci a été plaqué sur son film afin très probablement de ne surtout pas paraître « pétainiste » en exaltant la terre et son travail, dans un contexte de populations installées là depuis des millénaires…Sont donc introduits artificiellement des personnages de couleur, qui seront les amours de ces paysans. En particulier un maghrébin, champion de l’humour des banlieues – que nous ne trouvons du reste absolument pas drôle mais vulgaire -, réussira à épanouir la jeune viticultrice trop stressée ! C’est d’autant plus pénible et maladroit que cette « culture » assure, exemple à l’appui dans Ce qui nous lie, qu’il suffirait de bousculer un peu, psychologiquement voire physiquement une femme, pour parvenir à ses fins…La femme occidentale ne demanderait que ça tout en prétendant dans un premier temps par convention le contraire…Ceci nous a paru singulièrement proche de la culture d’excuse du viol, pour les femmes non-voilées, si répandue dans les pires banlieues précisément !
Aussi, nous avons trouvé ce sabotage délibéré de ce qui aurait pu être un bon film insupportable. Il reste certes dans Ce qui nous lie de fort belles images de vignes et travaux de viticulture, mais notre plaisir a été complètement gâché.
Hector JOVIEN