En marge de la visite people du couple présidentiel à Charles et Camilla d’Angleterre, qui aura réjoui tous les amateurs de décorum et de grands cordons, Emmanuel Macron et Keir Starmer, le Premier ministre britannique, ont fait des déclarations fracassantes en matière de politique étrangère et militaire. La déclaration commune qu’ils signent aujourd’hui jeudi dix juillet affirme « pour la première fois que les moyens de dissuasion respectifs des deux pays sont indépendants mais peuvent être coordonnés ». Elle ajoute « qu’il n’existe aucune menace extrême sur l’Europe qui ne susciterait une réponse des deux pays », sans définir la nature de cette réponse. Et de préciser : « Tout adversaire menaçant les intérêts vitaux du Royaume-Uni ou de la France pourrait être confronté à la puissance des forces nucléaires des deux nations. » L’Elysée lance même qu’« un groupe de supervision nucléaire », coprésidé par Macron et le Cabinet Office britannique, sera chargé en outre de « coordonner la coopération croissante dans le domaine de la politique, des capacités et des opérations ». Cette déclaration de guerre potentiellement nucléaire contre X, suivi de l’annonce d’un « machin » en commun avec Albion doit faire se retourner le général De Gaulle dans sa tombe. En théorie, c’est l’abandon définitif explicite de toute souveraineté militaire et politique. Dans la visioconférence qui doit entériner la chose, et que présideront Keir Starmer et Emmanuel Macron, figurent en principe des… représentants américains. On sait bien que c’est pour montrer les dents à Poutine dans l’affaire ukrainienne, mais de deux choses l’une : ou c’est sérieux, et c’est une folie, l’inféodation définitive de la France, ou bien c’est, encore une fois, du vent.