Reportage à Paris
Armel Joubert des Ouches
Une marche pour la vie
Ils l’ont appelé « la marche pour la vie ». Ce dimanche 22 janvier 2017, au moins 50.000 personnes se sont rassemblées à Paris. Parti de la place Denfert-Rochereau jusqu’à la place Vauban, le très long cortège composé de jeunes et de parents s’était élancé dans les rues de la capitale afin de protester contre l’interruption volontaire de grossesse. Si la loi Veil a déjà 40 ans d’existence – 223.000 avortements chaque année dans le pays – le sujet reste plus que jamais très sensible à quelques mois du premier tour des élections présidentielles en France.
Philippe de Villiers, Christine Boutin et le Général Didier Tauzin contre l’avortement
Renaissance Catholique, Sens commun, « Choisir la vie » étaient quelques-unes des associations qui avaient appelé à manifester contre une loi qui déchire le pays depuis de nombreuses années. Dans l’interminable cortège encadré par un impressionnant dispositif de sécurité, Christine Boutin, le Général Didier Tauzin (candidat à l’élection présidentielle) et Philippe de Villiers. L’ancien ministre a d’ailleurs fait mouche en brocardant, sans le nommer, François Fillon :
« Certains hommes politiques plongent la main dans le bénitier et disent à ce moment-là que l’avortement est inacceptable. Et à la sortie, ils plongent la main dans l’urne et disent que c’est acceptable », ajoutant que le candidat LR à l’élection présidentielle avait une attitude « totalement hypocrite » sur le sujet.
Délit d’entrave et lourdes condamnations à venir
Si les « défenseurs de la vie », soutenus par le pape François, dénoncent une banalisation de l’IVG affirmant qu’il ne s’agit pas d‘un acte anodin, ils continuent de réclamer « une politique de santé publique qui lutte contre l’avortement » mais aussi une politique d’accompagnement des femmes enceintes. Mais ce qui surtout a motivé les organisations à descendre dans la rue, c’est le projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG. Examiné au pas de charge au Sénat en décembre dernier, le texte qui pourrait être voté à l’Assemblée prévoirait de très lourdes sanctions pénales contre les personnes ou contre les sites d’informations internet, tentés de prévenir les femmes … du seul danger qu’elles encourent en avortant.