« Malgré tous les obstacles, en dépit de toutes les épreuves, elle n’a pas cédé, elle n’a pas bougé, elle n’a pas voulu s’écarter de ce qu’elle croyait, alors que tout dans sa vie semblait s’effondrer » : voilà le portrait dressé par un jeune prêtre, Mario Majano, 28 ans, d’une femme à l’héroïsme extraordinaire, un héroïsme dépassant largement celui d’un Superman, parce qu’il consiste à refuser tout ce qui va contre ce que l’on sait être vrai, quel que soit le prix à payer. Le P. Majano a rendu cet hommage lors de la messe pour la vie qui a été célébrée à l’occasion de la Marche pour la vie à Washington en présence des cardinaux Donald Wuerl et Timothy Dolan, du nonce apostolique et de 15.000 jeunes. Dans le stade où la messe avait lieu, tous – cardinaux, évêques, jeunes… – se sont levés pour applaudir et saluer, les larmes aux yeux, cette femme qui avait eu l’héroïsme de refuser l’avortement. Par trois fois.
Elle était encore lycéenne lorsqu’elle fut violée, et tomba enceinte. Sa famille la laissa seule face à sa détresse. Elle n’avait nulle part où aller. Et ses amis lui disaient d’avorter : « Tu es dans une situation impossible. Choisis la seule solution raisonnable ! » La femme refusa. « Je ne peux envisager de vivre en sachant que j’ai ôté la vie à quelqu’un. »
L’avortement, la « seule » solution ?
Quelques années plus tard, elle pensa avoir trouvé l’homme de sa vie. Elle tomba enceinte une nouvelle fois – mais le père refusa le mariage, refusa l’enfant. Sa famille lui dit d’avorter : elle n’allait tout de même pas élever deux enfants sans père ? Elle savait que les siens pensaient réellement l’aider ainsi. Mais elle savait aussi qu’ils avaient tort. Elle refusa, une deuxième fois.
Treize ans passèrent, et cette femme, qui avait désormais trouvé le bonheur d’un vrai mariage, tomba malade. Cancer. Chimiothérapie lourde. Et une nouvelle grossesse s’était annoncée. Les médecins ne lui laissaient aucun espoir : son enfant avait « 0 chances » de naître normal. Elle n’avait qu’une solution, lui dirent-ils : l’avortement. Mais elle refusa, une troisième fois. « Elle a dit “non” à cet avortement, et “oui” à la vie qui grandissait en son sein. C’est ça, l’héroïsme. Nous le chantons aujourd’hui. Et nous lui rendons hommage. »
La Marche pour la vie bouleversée par l’hommage
C’est alors que le P. Mario Majano a bouleversé l’assistance : « A cette femme, à cette femme vaillante, qui n’a jamais failli, qui s’est accroché à son amour inébranlable pour la vie telle qu’elle est, je dis simplement : “Merci, Maman ! Un immense merci ! »
Je t’ai choisi dès le sein maternel
La maman était là, dans le stade. Rosa Majano pleurait… Au journaliste de LifeSiteNews qui raconte cette histoire, elle a expliqué que le P. Mario était le deuxième bébé qu’on l’avait encouragée à avorter, parce qu’elle allait devoir renoncer aux études supérieures si elle le gardait. « Le voilà, mon diplôme d’université, il est là devant vous ! » dit-elle, le visage inondé de joie. « Je n’aurait jamais pensé qu’il deviendrait prêtre. La suite m’a montré très clairement que Dieu l’avait choisi, dès le sein maternel. »
La vocation du prêtre et le “oui” à la vie
Aux femmes qui se retrouvent enceintes et en détresse, elle dit : « Ne lâchez jamais, Dieu a un plan, Il a toujours un plan. Dieu ne te laissera jamais seule. »
Son fils, le P. Mario Majano, approuve. « Ma vocation est enracinée dans le “oui” de ma mère », a-t-il expliqué. « Et je me souviens depuis tout petit que lorsque ma mère était soucieuse, elle allait à l’église, montrant toujours par là que Dieu est essentiel à nos vies, quelles que soient les circonstances. »