En grève depuis le 23 décembre pour protester contre le projet de loi santé, et notamment contre la généralisation du tiers payant, les médecins continuaient à protester cette semaine contre la politique gouvernementale, en manifestant dans plusieurs villes de France : Paris, Lyon…
Lundi, plusieurs centaines de médecins, et notamment des chirurgiens du secteur privé, ont ainsi manifesté devant l’Agence régionale de santé, à Lyon, pour dénoncer le projet de loi santé de Marisol Touraine, leur ministre de tutelle. « Perte d’indépendance », « étatisation du système de santé » : les critiques fusent Marisol Touraine, et sa vision d’une médecine « étatique », imposée « sans la moindre négociation » avec les syndicats de médecins.
Les médecins continuent de manifester
Avec ce qu’ils estiment être la mort de la médecine libérale, il n’y aura plus de liberté, explique ainsi Didier Legeais, vice-président de l’Union des chirurgiens de France et président du syndicat des médecins de l’Isère. Les médecins, renchérit l’un de ses confrères, vont « devenir dépendants de la Sécurité sociale qui va rembourser ce qu’elle veut, quand elle veut ».
En attendant, les fermetures de cabinets, et la grève des consultations et des gardes risque de s’amplifier, à l’appel notamment des syndicats MG France (généralistes) et SML (libéraux).
D’autant que, du côté du gouvernement, on n’envisage pas de bouger d’un pouce. Ce matin, Marisol Touraine affirmait haut et fort que l’extension du tiers payant était un « élément fondamental » du texte de loi, qui serait « évidemment » maintenu. Tout en assurant vouloir que « la médecine de proximité soit renforcée »…
Hollande fait la grève de la compréhension
François Hollande a lui-même défendu le projet de son ministre, lundi, en leur promettant un tiers payant généralisé « plus simple », et assurant que les médecins ont « parfaitement raison » de vouloir que ce ne soit pas compliqué.
« M. Hollande n’a rien compris à la portée de notre mouvement », a aussitôt réagi Eric Henry, président du syndicat des médecins libéraux. Ce mouvement, poursuit-il, « n’est pas lié au problème technique que pose le tiers payant généralisé intégral », mais à « cette mesure même, qui est un acte politique et qui va contraindre patients et médecins à rentrer dans le nouveau système de soins que le gouvernement veut nous imposer ».
Si François Hollande ne comprend rien, la grève pourrait bien se durcir…