La méditation pleine conscience ne rend ni meilleur, ni plus calme et le bouddhisme ne réduit pas l’agressivité

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Une étude universitaire réalisée par des chercheurs néerlandais, néo-zélandais et britanniques vient de le confirmer : la pratique de la méditation à la sauce bouddhiste, telle la méditation « pleine conscience », ne change en rien la manière dont les adultes agissent à l’égard de leur prochain. Elle ne rend ni meilleur ni plus calme, et elle ne change rien à l’agressivité ou aux préjugés, contrairement à ce que prétendent les tenants du bouddhisme.
 
« Si chaque enfant de huit ans dans le monde apprend la méditation, le monde sera débarrassé de toute violence en l’espace d’une génération » : telle est la promesse du Dalaï Lama. Dans le mouvement bouddhiste, sa teneur est déjà ancienne : c’est au début des années 1970 que la mode de la méditation transcendantale s’installait dans le monde avec l’annonce que le nombre croissant de ses adeptes allait sous peu aboutir à la paix mondiale.
 

Les promesses non tenues de la méditation pleine conscience

 
Depuis lors, la pratique de la méditation s’est sécularisée, détachée – en apparence du moins – de ses racines religieuses orientales. La « pleine conscience » ou « mindfulness » s’infiltre partout, dans les écoles comme dans les entreprises et jusque dans les applications livrées avec le moindre Smartphone. Les psychologues et sociologues ont repris à leur compte les promesses liées à la méditation : affaire extrêmement lucrative bien sûr, mais qui est en réalité tout sauf laïque puisque les pratiques recommandées sont précisément celles de la méditation zen et sont dérivées du bouddhisme, chose peu mise en avant par leurs promoteurs.
 
Mais quelles que soient les méthodes, répondent les universitaires par la voix d’un des co-auteurs de l’étude, le Dr Miguel Farias de l’université de Coventry, les promesses ne sont pas tenues : la méditation telle qu’elle est prônée aujourd’hui un peu partout n’est pas capable de rendre le monde meilleur.
 
L’équipe de chercheurs s’est penchée sur une vingtaine d’études qui ont évalué les effets de diverses sortes de méditations du type « pleine conscience » reposant sur une meilleure attention au moment présent et sur l’amabilité : les adeptes sont invités ainsi à imaginer des objets « craquants » comme des animaux mignons. Toutes ces études comparaient des personnes méditant habituellement avec des groupes de contrôle ne le faisant pas.
 

Une étude universitaire le confirme : la méditation moderne ne réduit pas l’agressivité

 
Les premiers résultats publiés dans Scientific Reports avaient permis de constater une légère amélioration, portant ceux qui méditent, que ce soit pendant trois minutes ou au terme de trois mois de retraite, à faire preuve d’un peu plus de compassion et d’empathie, et ce de manière « modérée ».
 
Mais une analyse plus approfondie a cependant montré que la méditation ne réduit pas l’agressivité et ne joue aucunement sur les « préjugés » des intéressés, et ne change rien à l’intensité des relations sociales. Cette même analyse a en outre mis en lumière les défauts méthodologiques importants des premières études, mettant en cause même l’amélioration « modérée » annoncée dans un premier temps. On a notamment constaté que ces améliorations étaient notamment constatées lorsque l’auteur de l’étude était en même temps le praticien enseignant la méditation, ce qui laisse croire que les professeurs de méditation ont tendance à enjoliver involontairement leurs résultats.
 

Ni plus calmes ni meilleurs : le bouddhisme version « mindfulness » ne fonctionne pas

 
« La plupart des résultats positifs initiaux ont disparu lorsqu’on a comparé les groupes de méditation à d’autres groupes pratiquant une activité sans aucun lien avec la méditation », a indiqué le Dr Farias. Il s’est empressé de dire que cela n’invalide pas le rôle moral des religions et leur capacité à changer la vie de leurs fidèles, mais qu’en tout cas les promesses démesurées qui accompagnent les pratiques modernes de méditation ne se vérifient pas dans les faits.
 
Il faut ajouter que ce type de méditation est autocentré, ne portant pas sur un objet qui transcende l’homme mais cherchant à fondre l’individu dans une sorte de conscience collective qui ne juge plus les actes ni les personnes.
 

Jeanne Smits