Lors d’un petit-déjeuner de presse, le ministre de l’éducation de Barack Obama, John King, promoteur du « Common Core » ou « socle commun » américain aussi tendancieux que celui imposé aux petits Français, a fait part de son « inquiétude » devant le fait que certains des enfants éduqués à la maison ne bénéficient pas de toute la « largeur de l’expérience instructionnelle » qui leur serait proposée dans une école traditionnelle. Tout en reconnaissant que de nombreuses famille pratiquant l’école à la maison s’en tirent très bien, le secrétaire d’Etat a répété la critique éculée – et démentie par les faits – selon lesquelles les enfants du “homeschooling” manquent d’occasions pour parvenir à la socialisation. Discrète mais réelle, cette attaque contre une pratique très populaire aux États-Unis a été perçue comme une première salve contre la liberté de l’éducation et les droits des parents.
L’angle d’attaque portait donc sur le manque « d’options » offerte aux enfants qui font l’école à la maison, dont l’étendue « est bonne pour tous les enfants ». John King a également regretté que ces enfants n’obtiennent pas le genre d’« expérience instructionnelle rapide qui leur serait offerte par l’école » à moins que les parents « n’aient des intentions très fortes en la matière ». Pardon pour les néologismes et le style : ils rendent compte de la manière dont le ministre de l’éducation d’Obama a parlé.
L’école à la maison a le vent en poupe aux Etats-Unis, mais les menaces sont là
L’« expérience scolaire », a-t-il ajouté, consiste notamment à construire des relations avec les « pairs, les enseignants et des mentors », chose difficile à atteindre dans le cadre du « homeschooling » à moins que les parents ne s’y appliquent délibérément.
Le mot « inquiétude » est revenu plusieurs fois dans le discours du ministre. Cela peut présager des mesures de contrôle, voire de restriction : il est bien assez de pays au monde où elles existent déjà et cela irait décidément dans « leur » sens de l’histoire. Mais quoi qu’il en soit, les « inquiétudes » de John King sont sans fondement et relève plutôt de la propagande au service de la mainmise du pouvoir sur l’instruction et l’éducation des enfants.
On ne peut mentir tout le temps et en tout. John King A bien été obligé de reconnaître la réussite de nombreux enfants qui ont bénéficié de l’école à la maison, et qui sont de plus en plus nombreux aux États-Unis puisque l’on évalue désormais à près 2.500.000 les enfants concerné, soit 4 % des enfants en âge scolaire. Il a réaffirmé le droit des parents de choisir cette approche. Et il a noté qu’il connaissait personnellement les étudiants d’université éduquée à la maison dont la réussite académique était « extraordinaire ».
Le “homeschooling” provoque l’inquiétude du ministre de l’éducation d’Obama
Mais selon Brian D. Ray, président du National Home Education Research Institute, ses critiques dénotent pour le moins une ignorance du terrain, à moins qu’il ne se livre à des « déformations volontaires ». Il n’est pas vrai, ainsi, de prétendre que les enfants du homeschooling bénéficient de moins d’options alors que c’est le contraire, d’autant que de nombreux parents s’entendent pour faire appel à des services de tutorat qui permettent à leur progéniture de découvrir bien plus de domaines et de lieux d’enseignement que leurs homologues vissé sur les bancs de l’école. Et même si c’était vrai, pourquoi s’en inquiéter ? « Nous savons d’après 30 ans de recherche que les enfants scolarisés à la maison ont des résultats significativement meilleurs sur le plan académique et social que ceux qui ont fréquenté les écoles institutionnelles. » Chose confirmée par la propension des universités à recruter des étudiants issus de ce système.
Pour ce qui est des relations avec les pairs et les professeurs, Brian Ray soulignent qu’à école on en a finalement assez peu, de même qu’au collège où le nombre d’enseignants est plus important mais où le temps manque pour établir des contacts approfondis. Les enfants éduqués à la maison sont souvent en contact avec de nombreux adultes variés, que ce soit dans le scoutisme, les sports et les autres activités qui leur sont plus volontiers proposés. « King suggère que les élèves ont besoin d’être avec 28 autres enfants de leur âge toute la journée afin de devenir de bons adultes. Ce n’est simplement pas vrai. »
L’école à la maison, passeport pour l’excellence académique
Alex Newman du New American ajoute que John King ferait mieux de s’inquiéter des enfants scolarisés dans les écoles publiques des États-Unis. Un sur cinq ne passe pas son examen de fin d’études secondaires. Moins du tiers des enfants de quatrième savent vraiment lire, tandis qu’à Washington D.C. plus des deux tiers des résidents de plus de 15 ans, presque tous issus des coûteuses écoles publiques, sont pratiquement illettrés. Newman commente : « Il y a des décennies, la commission nationale sur l’excellence dans l’éducation notait que si une puissance étrangère avait imposé le régime éducatif existant alors aux États-Unis, les Américains auraient pu considérer cela un « acte de guerre ». C’est encore pire aujourd’hui. »
On sait qu’aujourd’hui, les enfants scolarisés à la maison aux États-Unis ont des résultats de 15 à 30 % supérieurs à ceux des élèves des écoles publiques aux examens normalisés proposés par le gouvernement. Et ils ne pèsent pas sur les contribuables…
L’école publique aux Etats-Unis est une école du décervelage comme l’est l’école publique ou contrôlée par le pouvoir en France. C’est une réalité que nul n’ignore, mais que les responsables du désastre ne sont pas prêts à prendre à bras-le-corps. A croire que c’est le but recherché.