Migrants : la Grèce appelle à l’aide

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Lundi, au lendemain de l’accord conclu par l’Union européenne et la Turquie pour enrayer l’afflux de migrants, 1.662 personnes étaient arrivées sur les îles grecques à 07h00 locales (05h00 GMT), soit deux fois plus que la veille, selon les autorités.

 
La Grèce a demandé lundi l’aide de ses partenaires européens afin que l’accord conclu la semaine dernière entre l’Union européenne et la Turquie entre effectivement en œuvre. Un appel qui a une raison très claire : l’afflux de migrants ne faiblit pas…
 
1.662 : c’est le chiffre des migrants effectivement arrivés en Grèce lundi, au lendemain de l’entrée en vigueur de l’accord censé restreindre leur arrivée depuis la Turquie. Soit deux fois plus que la veille, affirment les autorités grecques.
 

La Grèce toujours face au flux des migrants

 
« Nous devons agir très vite et avec coordination dans les jours qui viennent pour obtenir le meilleur résultat possible. L’aide en ressources humaines doit arriver rapidement », a demandé le premier ministre grec, Alexis Tsipras, à l’issue d’un entretien avec le commissaire européen à la Migration et aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos. « Nous sommes à un tournant, a ajouté celui-ci. La gestion de la crise des réfugiés pour l’Europe dans son ensemble dépend des progrès et des succès de cet accord. » Le Commissaire européen a ajouté que la France, l’Allemagne et les Pays-Bas avaient promis d’envoyer du personnel. De fait, quatre mille personnes, dont 2.300 venant des autres Etats-membres, doivent participer au dispositif logistique pour que l’accord puisse s’appliquer. Mais on notera que, une fois encore, Bruxelles prend des décisions que les Etats-membres doivent ensuite se débrouiller pour mettre en œuvre…
 
Une structure de coordination doit en outre être mise en place d’ici vendredi, afin que ce personnel, censé arriver sur les îles grecques avant la semaine prochaine, puisse travailler efficacement. Par ailleurs, des responsables turcs sont arrivés sur l’île grecque de Lesbos, pour veiller de leur côté à l’application de cet accord.
 

Un appel à l’aide…

 
Mais la Turquie semble encore restreindre le champ de sa participation à l’effort collectif de traitement de la crise migratoire. Lundi, un représentant du ministère truc des Affaires étrangères a en effet déclaré que, du point de vue d’Ankara, « aucun migrant ne sera reconduit de force en Turquie ». Avant d’ajouter que « les soixante-douze critères définis par l’Union européenne en vue de la levée de l’obligation de visa pour les voyageurs turcs, promise dans le cadre de l’accord, sont tous pratiquement respectés ».
 
Le propos est très clair. Ankara cherche à minimiser sa part dans l’accord signé la semaine dernière, et à forcer la main de Bruxelles – dont on doute qu’elle résiste beaucoup… – sur la question des visas.
 
Il paraîtrait tout de même curieux que ce soit la Turquie qui décide si elle remplit oui ou non, en ce domaine, les critères fixés par l’Union européenne. Pour l’heure, François Hollande, qui affichait sur ce sujet des visas une fermeté à tout épreuve la semaine dernière, ne semble pas avoir réagi…
 

François le Luc