L’afflux des migrants aux Pays-Bas a eu pour effet de réduire de manière importante le nombre de communes dont la population décroît. En 2014, leur proportion était de 40 % par rapport à l’ensemble des communes ; ce pourcentage est descendu à 25 % en 2015. Il était encore de 50 % en 2013, témoin de la perte d’habitants des communes les plus rurales et les plus éloignées des très gros centres urbains. Selon le Bureau central de la statistique (CBS), c’est bien l’immigration qui a permis cette embellie (toute relative eu égard aux problèmes amenés par l’accueil de ces « réfugiés ») : preuve que les migrants constituent une population de remplacement.
Les chiffres provisoires de 2015 indiquent que les Pays-Bas ont connu une légère croissance de leur population soit, 0,5 %, avec un solde naturel positif de 22.000 âmes – c’est le plus bas jamais enregistré depuis 1871. Le nombre des décès a été relativement important l’an dernier et celui des naissances a diminué. La population totale atteint presque les 17 millions.
Les migrants, une population de remplacement dans les communes rurales néerlandaises
C’est en regard de ces chiffres qu’il faut considérer ceux de l’immigration ; au total, en 2015, le CBS estime à 203.000 le nombre de nouveaux arrivants. Ceux-ci sont souvent accueillis dans de petites communes frontalières, celles qui précisément perdent le plus visiblement leur population autochtone à la fois en raison d’une natalité déprimée et de la tendance des Néerlandais à déménager vers des zones plus urbaines.
Le CBS a refait ses calculs en omettant le flux d’immigration depuis l’étranger et celui de cette « émigration » interne afin d’obtenir une image du rôle joué par l’immigration dans le développement de la population régionale. Sans ce jeu, seules 203 communes néerlandaises auraient connu une croissance en 2015, au lieu des 282 enregistrées.
Il donne l’exemple de Vlagtwedde, au sud-est de la province septentrionale de Groningue, à quelques kilomètres de l’Allemagne. Cette commune qui connaissait un solde naturel légèrement négatif a grossi, en 2015, de 20 % en raison de l’émigration étrangère, tout en perdant 18 % de sa population, immigrée ou non, qui a déménagé pour s’établir ailleurs ou rejoindre d’autres centres d’accueil. Elle a connu une croissance de près de 1,5 %.
Le solde naturel entre naissances et décès aux Pays-Bas au plus bas depuis 1871
Autre chiffre significatif : près de la moitié des communes néerlandaises ont enregistré plus de décès que de naissances en 2015 – elles n’étaient qu’un gros tiers en 2014. Les communes affichant la meilleure natalité et un solde naturel positif plus important sont celles de la Bible Belt néerlandaise – elles ont encore une forte population chrétienne réformée pratiquante – et les grosses villes, plus jeunes.
Sur les 3,6 millions d’allochtones vivant aux Pays-Bas, près de 2 millions étaient d’origine non occidentale en janvier 2014, quelque 10 % de plus qu’en 2009 : selon les statistiques du CBS à cette date, leur grande majorité vit précisément dans ces grosses villes : 37 % des habitants de Rotterdam, et 35 % de ceux d’Amsterdam et de La Haye avaient au moins un parent d’origine non occidentale, et leur âge moyen était « beaucoup plus jeune » que celui des Néerlandais et autres Occidentaux.
La plus forte natalité dans ces grandes villes est évidemment liée à cette situation. Et ce sont des chiffres qui ont certainement beaucoup évolué depuis lors, avec une nouvelle augmentation de quelque 10 % de la population allochtone en raison de l’afflux de migrants au cours de la seule année 2015.