Migrants : Triton ne plaît pas à tout le monde…

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Si l’on en croit la liste des contributions promises par les Etats-membres de l’Union européenne pour le renforcement des opérations communes en Méditerranée – le fameux Triton –, tout le monde n’est pas aussi enthousiaste que François Hollande face à l’idée de tripler les moyens – économiques et matériels.
 
Et ce sont douze Etats-membres qui ont manifesté que cela ne leur plaît pas, en décidant de ne pas participer à cette augmentation de moyens.
 
La Grèce (en l’état actuel, cela est assez logique), la Croatie, Chypre, l’Espagne, la Slovénie, la Roumanie, l’Autriche, la Bulgarie, l’Estonie, Malte, la Slovaquie et les Pays-Bas. Telle est la liste des opposants à plus d’injection de moyens et de personnels dans Triton. Pour des raisons diverses…
 
Ainsi, on peut comprendre que Malte, directement impliquée dans le sauvetage des migrants qui parcourent les eaux alentours, et leurs eaux territoriales notamment, estime faire déjà plus que sa part. Et de fait, un certain nombre de ces pays semblent estimer les efforts actuels suffisants ; et les autres (ou peut-être les mêmes) estiment qu’ils devraient plutôt recevoir de l’aide pour faire face à l’immigration illégale.
 

Triton ne plaît pas à tout le monde

 
Ainsi Mark Rutte, le premier ministre néerlandais a-t-il évoqué la disparité des contributions entre les Etats-membres de l’Union européenne, en déclarant : « Les Pays-Bas contribuent déjà beaucoup. La question est à présent de savoir ce que les autres États vont faire. »
 
Et Boyko Borissov, son homologue bulgare, a déclaré haut et fort : « Notre situation est plus difficile que celle de l’Italie. Si les autres se plaignent, je me plaindrai aussi. »
 
Quant au Premier ministre britannique David Cameron, il s’est dit prêt à apporter son aidé matérielle. Mais, a-t-il ajouté, « nous devons mettre en place les conditions adéquates, ce qui implique de transporter les migrants vers le pays sûr le plus proche, probablement l’Italie ».
 

Que faire des migrants ?

 
Outre le fait que l’Italie a déjà fait, comme elle l’a indiqué à plusieurs reprises, plus que sa part en la matière, il est pour le moins naïf de penser que les migrants qui débarqueraient en Italie, s’y arrêteraient…
 
La situation devient très délicate pour la Commission européenne, et notamment pour son président Jean-Claude Juncker, qui a déjà vu le Conseil européen rejeter plusieurs de ses suggestions sur l’immigration.
 
En outre, ces décisions ne sont que peu de choses face à l’incapacité des Européens d’étendre leur champ d’action. Tant que rien ne sera fait pour tarir la source des migrants en Méditerranée, la surveillance des frontières évoquée par Bruxelles demeurera une formule. La tarir, pas l’officialiser…
 

François le Luc